Sa photo a fait la Une des journaux pendant tout l'entre deux guerres. Son histoire a inspiré des écrivains et des dramaturges. Soldat amnésique connu sous le nom d'Anthelme Mangin, il fut surnommé « le soldat inconnu vivant ». Un symbole des souffrances individuelles et collectives de la Grande Guerre.
Février 1918, un convoi de 65 prisonniers rapatriés d'Allemagne par la Croix Rouge transite par Lyon. Parmi ces invalides et grands blessés, un soldat amnésique, sans papiers permettant de l'identifier. Hébété, balbutiant, on croit comprendre qu'il s'appelle Anthelme Mangin quand on l'interroge. Diagnostiqué dément, il est interné en asile psychiatrique.
Source archives :
- BNF Gallica
- Pathé Gaumont
- Archives Départementales de l’Aveyron
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©France 3
En 1922, pour tenter de l'identifier, sa photo est publiée dans la presse. 300 familles se manifestent. Des lettres sont envoyées de Bretagne, du Poitou, d'Algérie. De toute cette France meurtrie par la guerre. Plus de 250 000 soldats français sont portés disparus. Pour leurs proches, le deuil est impossible. Et beaucoup veulent voir dans cet inconnu leur fils, leur frère ou leur mari. La presse se passionne pour cette histoire qui devient un véritable feuilleton. Mais « le soldat inconnu vivant » ne reconnaît personne.
Après 15 ans d'expertises et de procédures judiciaires, il ne reste plus que deux pistes familiales. Les médecins sont persuadés que le soldat inconnu s'appelle Octave Monjoin et qu'il est originaire de l'Indre. Emmené sur place, il a reconnu son village et retrouvé seul sa maison. Mais l'autre famille fait appel. Les procédures traînent et les deux derniers proches d'Octave Monjoin meurent. Replacé en asile, le « soldat inconnu vivant » s'éteint en 1942. Celui dont l'histoire avait tant passionné l'opinion finira seul et oublié de tous.
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