Le rapport sur les centres de rétention
Cinq associations ont publié mardi un rapport sur les centres de rétention administrative. Il y aurait une banalisation de l'enfermement, une violence quotidienne, mais aussi une hétérogénéité entre les 25 centres en France, celui de Geispolsheim figure, semble-t-il, parmi les bon élèves.
Mardi dernier, Cinq associations ont publié un rapport sur les centres de rétention administrative. Il y aurait une banalisation de l'enfermement, une violence quotidienne, mais aussi une hétérogénéité entre les 25 centres en France, celui de Geispolsheim figure, semble-t-il, parmi les bon élèves.
Cinq associations sont présentes en rétention, l'ASSFAM (Association Service Social Familial Migrants), La Cimade, Forum Réfugiés, France terre d'asile et l'Ordre de Malte. Il y a deux ans seule la Cimade y pénétrait.
Elles ont publié, ce mardi 13 décembre, leur "premier rapport annuel commun" sur les centres de rétention administrative (CRA) qui porte sur l'année 2010.
Plus de 60 000 personnes en situation irrégulière sont passées par un centre de rétention de la métropole ou de l’Outre-mer, l'année dernière.
Les cinq associations indiquent que ce nombre est la conséquence directe d’une « politique du chiffre » mise en place en 2002 et renforcée depuis. Elles dénoncent "la banalisation de l'enfermement administratif, contraire à l'esprit du droit européen".
Le rapport montre l’augmentation des familles et des enfants en rétention tout comme celle des ressortissants roumains et surtout roms. Les associations notent une dégradation des conditions d’enfermement qui conduit à de nombreux actes d’automutilations et de tentatives de suicides, surtout depuis la loi Besson de juillet 2011 qui allonge la durée de rétention de 32 à 45 jours.
Quelques chiffres
27 401 personnes sont passées par un centre de rétention en France métropolitaine et 32 692 en Outre-mer en 2010.
33 692 étrangers ont été enfermé en rétention, 2513 femmes (1761 en 2009)
80,8% des retenus ont entre 18 et 39 ans
356 enfants en rétention (318 en 2009).
Principales nationalités : Maroc 12%, Algérie 10,5%, Tunisie 9,5%
56,5% des interpellations se font lors des transports, dans les gares, en voiture, sur la voie publique ou dans les transports en commun.
55,5% sont libérés dont 29,6% par des juridictions judiciaires ou administratives.
41,7 sont éloignés de force.