A Châlons-en-Champagne, une place porte aujourd'hui le nom de cet évêque qui fut aussi un des personnages incarnant la patriotisme.
Le 30 août 1914, devant l'avancée allemande, les troupes françaises se replient et la préfecture de la Marne est évacuée. Le maire et le préfet quittent les lieux mais un homme va rester sur place et gérer les affaires courantes avec l'occupant, Monseigneur Tissier, l'évêque de Châlons-en-Champagne.
Lorsque le conflit éclate, Monseigneur Tissier a 57 ans et déjà de solides convictions politiques. Se présentant comme « l'évêque du front », il transforme son éloquence en véritable arme de guerre, incitant son auditoire à défendre coûte que coûte la patrie menacée. Il devient vite l'un des chantres du patriotisme catholique.
Après de longues négociations, l'évêque parvient à ramener la somme à 500.000 francs. Monseigneur Tissier retrouve ainsi le rôle de Défenseur de la Cité qui était celui des évêques au moment des Grandes Invasions barbares du Vème siècle.
Le 13 septembre, avec la victoire de la Marne, les Allemands abandonnent Châlons. Monseigneur Tissier, lui, reprend de plus belle ses sermons patriotiques, jusqu'à la fin de la guerre.