Chauffeur de bus contrôlé positif à la drogue : comment fonctionnent les tests aux stupéfiants des gendarmes

Un chauffeur de bus scolaire a été contrôlé positif aux stupéfiants à Montmirail dans la Marne ce lundi 3 février. Comment fonctionnent les tests des forces de l'ordre ? À partir de quand est-il positif ? Quels sont les tests utilisés ? France 3 vous explique tout.

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Les contrôles d'alcoolémie et de drogues, sont désormais courants sur les routes en France. Le conducteur doit souffler dans un éthylotest pour contrôler son taux d'alcool dans le sang, mais comment cela se passe-t-il pour un contrôle de stupéfiants ? 

Ce lundi 3 février, un conducteur de car aurait été contrôlé positif à la sortie d'un collège de Montmirail dans la Marne, alors qu'il devait ramener les élèves chez eux. La semaine passée, une lycéenne a perdu la vie dans un accident de car scolaire, où son chauffeur avait été contrôlé positif au cannabis, à Châteaudun, en Eure-et-Loir. 

Un test salivaire

Les contrôles sont effectués par un test salivaire. "C'est de la chimie. Il détecte les principes actifs du stupéfiant", assure le lieutenant-colonel Duvernoy, commandant en second du groupement de gendarmerie de Châlons-en-Champagne. Le test est ensuite obligatoirement suivi d'un prélèvement buccal, envoyé en laboratoire pour expertise. L'infraction peut être constatée avec ce simple test salivaire. Il détecte le cannabis, mais aussi la cocaïne et les drogues de synthèse comme les amphétamines et méthamphétamines (ecstasy, MDMA) et les opiacés (morphine, opium).

Le dispositif très utilisé par les autorités est le DrugChek3000 de la marque Dräger. Il se compose de deux éléments : un collecteur hygiénique pour prélever l'échantillon de salive et un boîtier de test pour l'analyse. Le test s'effectue en trois étapes. On prélève l'échantillon de salive, on agite le kit de test, on attend brièvement l'incubation. Si le résultat du test est négatif, une ligne apparaîtra à côté de la catégorie de substance correspondante. Si aucune ligne ne s'affiche dans la catégorie, alors le résultat pour cette substance est positif. Ce dispositif peut aussi être acheté par des entreprises ou des particuliers sur internet. Il est vendu à partir d'une quarantaine d'euros sur des sites de vente en ligne.

Un test négatif aux stupéfiants. © Groupement de gendarmerie départementale de la Marne

Au moment du contrôle par les forces de l'ordre, l'automobiliste peut demander une contre-expertise sanguine, devant être effectuée dans la foulée. À l'inverse du contrôle d'alcoolémie qui est sanctionnable si le taux d'alcool par litre de sang est supérieur à 0,5g/L, le test aux stupéfiants n'a pas de taux puisque "l'usage de stupéfiants en France n'est pas légal. Dès qu'il y a suffisamment de molécules de THC pour le cannabis par exemple, c'est positif et c'est une infraction", explique le lieutenant-colonel Duvernoy. 

Les traces dans le sang restent visibles plusieurs jours après l'infraction

Les traces dans le corps sont visibles longtemps. "Si vous avez fumé ce week-end et que vous prenez la route aujourd'hui, vous risquez d'avoir un contrôle positif." Mais il est difficile d'établir une période précise. "Cela dépend des drogues, de la condition physique, de la dose et du mode de prise", poursuit le lieutenant. Le résultat du test est donné rapidement, en dix minutes environ. 

Au volant : "les mêmes effets que l'alcool"

Une prise de stupéfiants reste très dangereuse pour la conduite. "Ce sont les mêmes effets que l'alcool. Il y a un ralentissement cognitif qui fait que vous avez un temps de réaction plus long. Mais aussi un effet tunnel avec un regard un peu plus fixe", assure le lieutenant-colonel Duvernoy. 

Pour rappel, la conduite après avoir consommé de la drogue est passible de deux ans de prison, de l'immobilisation du véhicule, d'un retrait de six points sur le permis de conduire et d'une amende pouvant aller jusqu'à 4 500€ d'amende.

Des peines complémentaires peuvent aussi être appliquées avec une suspension ou l'annulation du permis de conduire d'une durée de trois ans ou plus. Mais aussi de peines de travaux d'intérêts généraux et de l'obligation d'accomplir à ses frais un stage de sensibilisation à la sécurité routière, ou des dangers de l'usage des stupéfiants. 

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