Certaines offres immobilières de l’hypercentre de Reims, dans la Marne, atteignent des prix au mètre carré conséquents. Comment expliquer ces prix et comment se situent-ils par rapport au marché de l’immobilier rémois, en ce début d’année 2025 ?
Un deux pièces de 48m2 situé en plein centre-ville de Reims, quartier du Boulingrin, est actuellement à la vente pour 270 000 euros, soit 5 625 euros le m2. Un autre à 279 000 euros pour 49m2, exposé ouest pour “soleil couchant”.
Neufs, ces logements décrits comme hauts de gamme par le promoteur bénéficient d’une place de choix dans la capitale des sacres, dans la Marne, sur le site de l’ancienne Poste. À quelques pas de là, un autre immeuble vend des logements, cette fois à environ 7 000 euros le m2. Mais ces prix conséquents sont-ils représentatifs du marché actuel ?
Nous avons posé la question à plusieurs agences immobilières, qui ne se montrent pas étonnées par ces prix au m2 au vu de la proposition. “Ce n’est pas démentiel, mais ce n’est pas la norme. 70% des personnes qui vont y habiter sont assez aisées, ont un patrimoine, veulent investir”, réagit Pierre*, agent d'une agence rémoise. “Majoritairement des gens de plus de 60 ans qui achètent une tranquillité”, abonde un autre professionnel.
Ce n’est pas démentiel mais ce n’est pas la norme. 70% des personnes qui vont y habiter sont assez aisées, ont un patrimoine, veulent investir.
Agent immobilier
“Ça reste un produit exceptionnel, mais l’emplacement est tellement unique qu’il y a de la clientèle pour acheter”, poursuit une autre gérante. Sur les 86 logements vendus initialement dans cette résidence “Signatures”, quatre seulement sont encore proposés à la vente. Parmi eux, un duplex cinq pièces au prix de vente inconnu, puisque les intéressés sont invités à contacter le promoteur afin d’en savoir plus.
Vers un retour à la normale
“On a déjà vu pire, avec des biens à 6 500 euros le m2”, tempère Pierre en mentionnant la période post-covid et une année 2021 “euphorique” durant laquelle les prix ont été gonflés de 20%, ne représentant pas la réalité du marché, estime-t-il.
“Les prix ont fait les frais des promoteurs. Certains ont voulu se gaver”, indique Alexandre*, un autre agent immobilier, qui conseille aux futurs acheteurs de toujours négocier pour ne pas aller au-delà, à Reims, de 5 000 euros le m2 pour du neuf et 2 500 euros pour de l’ancien.
Ce dernier décrit en effet “un retour à la normale” vers la situation d'avant crise sanitaire, notamment du fait de la fin de la loi Pinel : “Aujourd’hui tout baisse, le marché diminue de 50% et la vente de 15%. Toute la chaîne de l’immobilier est impactée, les notaires, le BTP, les architectes, les agences… Les prix d’il y a deux ans ne reviendront que dans dix ans”, avance-t-il.
Toutefois, du côté de l’agence Les clefs de l’Immobilier, la fondatrice Léa Migneau décrit une “nouvelle énergie depuis ce début d’année 2025. Le téléphone sonne plus, les vendeurs sont ouverts et on revoit des acquéreurs”, se réjouit-elle. Une dynamique qu’elle s’explique par la baisse des taux de l’immobilier, qui avaient atteint à leur maximum 4,5% en 2024, pour redescendre à environ 3,6% en janvier 2025.
“En 2023-2024, les taux et les prix étaient hauts, mais ça ne va pas ensemble. L’immobilier était saturé et là on commence maintenant à revenir à quelque chose de cohérent”, contextualise l’agente immobilière. De quoi augurer une bonne année 2025.