La caisse d'épargne du Grand Est a annoncé que 550 emplois seront supprimés d'ici 2022 sur les 3.000 que compte l'entreprise dans la région. Entretien avec Alain Giffard, secrétaire général CFE-CGC et membre du syndicat national de la banque.
Un comité d'entreprise se tient aujourd'hui même à Strasbourg pour décider du sort des employés de la Caisse d'épargne du Grand Est. En tout, 550 emplois sur 3.010 seront supprimés d'ici 2022. Selon Alain Giffard, secrétaire général CFE-CGC et membre du syndicat national de la banque, la digitalisation des services de banque explique cette décision, ainsi que la concentration des emplois administratifs à Strasbourg.
"C'est le client qui fait les manipulations lui-même sur son smartphone"
"Je ne suis pas surpris, nous vivons aujourd'hui une évolution du métier d'employé de banque impressionnante, explique-t-il. Nous vivons dans un environnement où les machines font le travail à la place des personnels qui étaient dans les banques."Et de détailler :
"De nombreux métiers, surtout ceux dits administratifs, vont disparaître", assène-t-il.Par exemple, il y a de moins en moins de chèques aujourd'hui, et d'autres manipulations que les clients font eux-mêmes sur leur smartphone.
Pour le syndicaliste, il faut que les nouveaux venus se forment à des métiers différents : "Ce ne sera plus que des commerciaux qui vont renseigner et conseiller les clients. On les invite à se former, il faut maitriser les réseaux sociaux, il faut maitriser l'informatique et cette digitalisation. C'est un véritable tsunami qui est en train de changer tout notre environnement."
Un mouvement qui ne concerne pas seulement la Caisse d'épargne selon lui. "Dans toutes les banques, pas que la Caisse d'épargne, il faudra fermer les petites agences. Il faut le préciser, les clients vont eux-mêmes moins dans leur banque."
La fusion des trois régions est aussi mise en cause : "Il y a la concentration des sites administratifs et commerciaux à Strasbourg plutôt qu'à Reims. On peut le déplorer, il y a un mouvement vers l'endroit le plus à l'est de notre région."
Quand on lui demande l'avenir du siège rue Carnot, il pense qu'il sera transféré vers Strasbourg plutôt que conservé à Reims.