Pour la troisième année consécutive, la municipalité de Bezannes (Marne) édite un faux arrêté humoristique enjoignant les habitants à toutes sortes d'obligations farfelues : porter un pull de Noël kitsch ou arborer un sourire radieux.
"Vu le Code général des Collectivités territoriales et en particulier les articles L 2212-1 et suivants. Considérant l'imminence des fêtes de fin d'année [...]". En tout point de vue, cet arrêté municipal commence de manière très classique. Mais à Bezannes, les célébrations de Noël ont une importance toute particulière, y compris au sein du conseil municipal.
"Du 1ᵉʳ au décembre 2024 au 2 janvier inclus, toute personne présente sur le territoire communal est tenue d'arborer un sourire radieux en toute circonstance" peut-on lire dès le premier paragraphe.
Être sérieux sans se prendre au sérieux
La suite de l'arrêté est une succession d'impératifs loufoques, sur fond d'ambiance de Noël. Forcément, le pull moche "est obligatoire lors des réunions familiales et événements publics" avec une préférence pour les pulls affichant "des rennes lumineux ou des paillettes multicolores", menaçant même ceux qui n'en portent pas d'être "bannis de la commune jusqu'au 2 janvier".
C'est le seul arrêté de l'année que je n'envoie pas à la sous-préfecture
Dominique Potar, maire de Bezannes
"C'est évidemment un faux arrêté" rassure Dominique Potar, le maire de Bezannes. D'ailleurs, dans le dernier article, il est bien précisé que le texte ne pourra faire l'objet "d'aucun recours devant la juridiction administrative incompétente". La blague n'a donc aucune valeur juridique, même si, toujours sur le ton de l'humour, l'élu se réserve "le droit de l'appliquer".
C'est la troisième fois depuis le début de sa mandature (2020-2026) que Dominique Potar édite un tel texte. "C'est le seul arrêté de l'année que je n'envoie pas à la sous-préfecture" affirme-t-il en rigolant, avant de reprendre plus sérieusement : "ça nous change des sujets anxiogènes, comme ceux de la dette publique. On a ressenti le besoin de faire quelque chose qui sorte un peu des sentiers battus" et ainsi d'humaniser les personnalités publiques des communes périurbaines et rurales.
J'ai toujours tendance à dire qu'il faut être sérieux sans se prendre au sérieux. Il faut être professionnel mais ne jamais perdre son humour" conclut-il.
Il n'y a d'ailleurs pas que les habitants qui seront "contraints" à célébrer les fêtes de fin d'année comme la municipalité leur demande. Les élus aussi, "en cas d'absence de chutes de neige dans les jours précédant Noël" devront participer à "une séance de danse collective de la pluie [...] bottes de neige aux pieds, et bonnet de Noël vissé sur la tête".