Une cérémonie de remerciements, en présence des représentants de la British Olympic Association, était organisée ce mercredi 22 janvier par la mairie de Reims. L’occasion de faire le point sur l’héritage des Jeux Olympiques de Paris et de l’implication de la municipalité dans l’opération "Terre de Jeux".
“La piscine UCPA et le complexe René Tys de Reims garderont à jamais un accent british.” C’est ainsi que le maire de Reims Arnaud Robinet a tenu à remercier les cadres dirigeants de la Team GB lors de la cérémonie organisée en leur honneur, dans la salle des fêtes de la mairie.
Ce à quoi Andy Anson le directeur général de la British Olympic Association a répondu: “on s’est senti tout de suite comme à la maison ici”, heureux d’avoir bâti un partenariat positif et de partager des valeurs communes avec toutes les personnes qui ont accompagné ses athlètes. “Nous devons 13 de nos 65 médailles à Reims.”
Le maire de Reims ne souhaite pas ici voir la fin d’une aventure mais “un nouveau départ pour notre territoire qui va nous emmener vers Los Angeles 2028”, ville d'acceuil des prochains Jeux olympiques d'été. Pour que la communion collective lors des évènements fédérateurs, comme le relais de la flamme ou l’accueil des athlètes par l’ensemble des Rémois, prolonge de manière concrète le label "Terre de Jeux".
Symboliquement, il a remis la médaille de la ville aux représentants de la Team GB, à Lucas Créange, le pongiste en sport adapté et à Michèle Masson, bénévole de 76 ans de l’association de gymnastique de Reims pour son engagement inestimable.
La ville compte aussi deux nouveaux citoyens d’honneur : Jules Rambaut, vice-champion olympique de basket 3x3, originaire de Faverolle et Coëmy, près de Reims, et Bryonny Page, championne olympique de trampoline en individuel et porte-drapeau de la délégation britannique. La désormais anglo-rémoise, qui est aussi l’athlète britannique la plus titrée de tous les temps, est très honorée de recevoir cette nouvelle médaille : “Maintenant, j’ai l’impression de faire partie de cette ville. J'ai aimé le séjour dans la ville, notre camp d’entraînement, j’ai même assisté au light show sur la cathédrale deux fois ! J'ai beaucoup de souvenirs ici et dans cet environnement, je me suis sentie bien accueillie.”
Des souvenirs
Reims et ses équipements ont servi de base arrière à 54 athlètes de 4 disciplines:
- boxe
- natation
- tennis de table
- gymnastique
Souvenez-vous: le 20 juin 2023, l’équipe de natation anglaise venait repérer les bassins de la piscine UCPA de Reims. Dilettante et tout sourire, on pouvait croiser place d’Erlon les vedettes de la Swimming Team James Guy Tom Dean ou Freya Anderson, heureux de pouvoir rejoindre les bassins à pied sous le soleil depuis leur hôtel.
Une répétition sans pression de la quinzaine d'athlètes présents dans la cité des sacres, qui était leur base arrière du 17 juillet au 4 août 2024.
Puis 11 mois plus tard c’est au tour des "British" gymnastes de débarquer à René Tys. Les Rémois ont pu assister à des entraînements publics des trampolinistes. Les 4 champions Izzy Songhurst, Bryony Page, Zak Perzamanos et Corey Walkes, ont vrillé avec le sourire avant de continuer leur entraînement à huis clos du 20 au 26 juillet.
Au cours de l’été, Reims a aussi accueilli les 6 Finlandais et les 30 Norvégiens engagés en athlétisme aux JO de Paris aux CREPS et au stade Georges Hebert.
La fête est finie
Les JO terminés, les sponsors se désengagent et les enveloppes allouées aux clubs sportifs se réduisent. Dans son discours, Arnaud Robinet regrette que le budget des sports soit menacé par l’Etat, comme les 425 sportifs qui ont signé une tribune dans le journal L’Equipe contre la baisse de 33% des dotations du ministère des Sports. Il incite “la famille des sports à rester unie face à l’incertitude économique.”
Et c’est encore plus compliqué pour les disciplines émergentes comme pour le basket 3x3. Champion d’Europe et médaillé d’argent à Paris, Jules Rambaut s’est retrouvé sans club à la fin de l’aventure olympique : “on a eu un projet pendant deux ans avec la fédé qui était aux petits soins. Vraiment, on a été dans les meilleures dispositions pour performer pendant les Jeux. Mais à la suite des jeux, on n’a pas les finances pour pouvoir se contractualiser et avoir un statut financier assez stable. On nous sponsorise mais on part un peu à l’aventure cette saison avec le projet Toulouse. [...] On a un statut différent que celui qu’on avait avant les Jeux et c’est dommage.”
Concrétement, ce qu’il va rester des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, c’est surtout du matériel. Les salles de gymnastique complètement rénovées au complexe René Tys pour l’occasion et ses agrès, trampoline et tapis. La responsable du projet "Terre de Jeux" de Reims Elodie Lombardo nous indique aussi la détention de 2 rings de boxes aux dimensions olympiques. Du matériel à la disposition des Rémois.
La salle de trampoline portera aussi désormais le nom de Hall Bryonny Page, en souvenir du passage de la championne.
Autre héritage de Terre de Jeux, la fresque monumentale de 420m2 Altius réalisée au sol par Mat & Zekky au printemps 2024.