Le traditionnel marché aux puces du Boulingrin, à Reims (Marne), s'est déroulé ce dimanche 3 janvier. Un soulagement pour les exposants : l'événement, qui se produit habituellement tous les premiers dimanche du mois, n'avait pas eu lieu depuis octobre.
Sous les halles du Boulingrin, à Reims (Marne), les vieux meubles se disputent la vedette avec les figurines en tout genre, les tableaux, les services de table. En ce 3 janvier, les brocanteurs ont pu retrouver le traditionnel marché aux puces, qui se déroule habituellement tous les premiers dimanche du mois.
"On a eu les autorisations préfectorale et municipale les 24 et 29 décembre", se réjouit Pascal Valleise, l'organisateur de l'événement. "Un beau cadeau de Noël", sourit-il. Si les autorités ont donné leur feu-vert, c'est parce que les halles, accueillant ce marché aux puces, sont un lieu de commerce et peuvent, au même titre que ceux du centre-ville, rouvrir. Une jauge de visiteurs ainsi que des mesures sanitaires, comme la mise à disposition de gel hydroalcoolique, mais aussi l'aération de l'espace, doivent être respectés par les organisateurs.
Pour beaucoup de brocanteurs professionnels, cette réouverture sonne comme une nouvelle bouffée d'air après ces trois mois d'apnée. "On espère travailler, bien vendre, qu'il y ait du public !" se réjouit Stéphane Inard, un des professionnels présents, quelques minutes après l'ouverture.
"Le contact avec le client me manquait"
Pendant les deux mois de fermeture, certains comme lui ont essayé la vente sur internet. "Il a fallu s'adapter, évoluer", lance-t-il. Une expérience décevante pour Nicolas Delahaye, brocanteur : "Même en ligne, les gens ne dépensent pas en cette période". D'autres n'ont même pas essayé. "Je ne travaille pas avec internet. Il faut rentrer en osmose avec le client, ce qui n’est pas possible en ligne. Les trois quarts des articles sur internet ne sont pas fidèles aux photos, et j’entends trop parler des gens déçus", confie Antonio Mercadante, commerçant lui aussi.
Alors qu'un client l'interroge sur un service de couverts en argent, Antonio Mercadante, s'interrompt : "Le contact avec le client me manquait. De voir quels sont leurs besoins, ce qu’on peut leur proposer." Retrouver le contact humain, réduit à néant par la crise de la Covid et les confinements successifs, c'est ce qui a motivé nombre de brocanteurs à se déplacer aujourd'hui.
"On ne va pas tenir longtemps comme ça"
Désormais, tous espèrent que cette réouverture ne sera pas qu'une parenthèse entre deux confinements. "Ça nous donne de l’espoir pour l’avenir, parce qu’on ne sait pas ce que ça va devenir après. Toutes nos manifestations ont été annulées donc quand il y en a une qui reprend, ça redonne de l’espoir", nous confie Nicolas Delahaye.
Car leur situation est plus que fragile : "J'ai perdu entre 50 et 70 % de mes revenus sur l'année", s'inquiète le brocanteur. "Il est urgent que ça reprenne. On ne va pas tenir longtemps comme ça", souffle-t-il. "Ça nous manque de ne pas nous rendre sur les expositions. On nous empêche de travailler. Pour moi, on nous empêche de travailler", renchérit Marie-France Lauransot, brocanteuse dans la région d'Épernay.
Mais les organisateurs n'ont aucune certitude quant à la suite. La tenue du prochain marché, le 7 février, dépendra de la situation sanitaire. À ce stade, nul ne peut s'avancer.