Le procès de l’ex-compagne de José Lortal, tué à Fismes en 2020 s’est ouvert lundi 9 décembre 2024 devant la cour d’assises de la Marne à Reims. Le leader des Gilets jaunes a été tué d’un coup de couteau à son domicile sous les yeux d’une fillette de 8 ans.
Quatre ans et sept mois après le décès de José Lortal, tué à son domicile d’un coup de couteau, le procès de son ex-compagne, Laura T s’est ouvert ce lundi 9 décembre 2024 devant la cour d’assises de la Marne. La femme, âgée de 30 ans au moment des faits, est poursuivie pour “violence ayant entrainé la mort sans intention de la donner par une personne étant ou ayant été conjoint".
José Lortal, chauffeur routier de profession et figure de proue du mouvement des Gilets jaunes dans le département, est décédé le 17 avril 2020 à son domicile de Fismes (Marne). Dans la soirée, des voisins craignant une possible bagarre au vu des bruits et des cris, alertent les gendarmes.
Une témoin clé
Sur place, ils découvrent l’homme de 60 ans, encore en vie mais grièvement blessé à l’abdomen, au milieu d’un appartement en désordre, avec une table en verre cassée. Le porte-parole des Gilets jaunes meurt finalement des suites de sa blessure. Son ex-compagne, qui a aussi alerté les secours, se trouve également au domicile en compagnie de sa fille de 8 ans.
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La femme de 30 ans sa cadette, entendue par les enquêteurs, avoue rapidement être à l’origine du coup de couteau fatal, qu’elle justifie par une altercation et la volonté de se défendre. Elle raconte être venue en fin d’après-midi chez José Lortal, avec qui elle est séparée depuis cinq mois, possiblement à propos de menaces sur la garde de sa fille, comme l'évoque un gendarme au procès.
Les anciens amants passent une soirée arrosée, quand une discussion sérieuse puis une altercation surviennent sur la possibilité que Laura T. renoue avec le père de sa fille. En moins de trente minutes, la situation dégénère, à l'image de la relation entre les deux protagonistes depuis 2015.
"Je ne sais pas si je dois le faire"
Les circonstances du coup restent néanmoins à éclaircir. La jeune femme a d’abord indiqué s’être saisie du couteau en pleine altercation, pour se défendre. Une version contredite par le récit de la petite fille de la suspecte.
La fillette a raconté avoir vu sa mère se saisir d’un couteau après avoir été étranglée, chuchoter “Je ne sais pas si je dois le faire”, reposer l'arme, retourner dans l’autre pièce, se faire de nouveau étrangler et revenir chercher le couteau. Des voisins avaient par ailleurs indiqué à France 3 avoir été particulièrement choqués par les cris de la fillette suppliant les deux adultes d’arrêter de se battre.
Face à ce récit, Laura T. a finalement reconnu s’être saisie du couteau à deux reprises et avoir porté le coup à un moment où elle n’était plus agressée mais “alors qu’il voulait à nouveau s’en prendre à elle”, avait rapporté Matthieu Bourrette, procureur de la République de Reims au moment des faits.
La légitime défense questionnée
Le premier jour d'audience n'a pas permis de préciser le déroulé des événements, l'accusée confirmant avoir un trou noir de cet instant : "Je ne mets en aucun cas en doute ce que dit ma fille, mais je ne me rappelle pas."
Je ne mets en aucun cas en doute ce que dit ma fille, mais je ne me rappelle pas.
Laura T. au procès
Le couple était connu pour des excès de violence. Tous deux devaient être jugés en mars 2020 pour des violences réciproques. Pour ces faits, Laura T. a finalement été condamnée en 2021 à deux mois de prison avec sursis.
Dans le dossier criminel, la jeune femme, remise en liberté sous contrôle judiciaire après trois mois de détention provisoire, encourt une peine de vingt années de réclusion criminelle.