Port du masque, réintégration des soignants non-vaccinés : le maire de Reims Arnaud Robinet s'exprime

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Écrit par Matti Faye

Le maire Horizons de Reims Arnaud Robinet, élu en septembre président de la Fédération hospitalière de France, était l'invité de RTL ce vendredi 25 novembre. Il a notamment appelé l'État à autoriser les communes qui le souhaitent à réinstaurer le port du masque.

Réintégration des soignants non vaccinés : "le débat n'a pas lieu d'être"

La question de la réintégration des soignants non vaccinés a été à l'origine de passes d'armes musclées à l'Assemblée nationale jeudi 24 novembre. Le texte défendu par les députés de La France insoumise n'a finalement pas pu être voté.

La séance a été marquée par de nombreuses suspensions. Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a fait part d'un "niveau de tension jamais vu en douze ans au Parlement". Dans le même temps, la cheffe du groupe LFI au Palais Bourbon Mathilde Panot a estimé que l'exécutif avait "franchi une ligne rouge", en prenant part "à l'obstruction" lors de la "niche parlementaire" des Insoumis.

Le maire Horizons de Reims Arnaud Robinet était l'invité de RTL ce vendredi 25 novembre, quelques heures après la bronca à l'Assemblée. Interrogé en tant que président de la Fédération hospitalière de France, il a rappelé que la question concernait un nombre restreint de professionnels et que, selon lui, "le débat n'a[vait] pas lieu d'être."

Je pense que le débat n'a pas lieu d'être. Si on prend le cas des infirmières et infirmiers, ils sont 650 000 en France et ça concerne 500 infirmiers ou infirmières non vaccinés.

Arnaud Robinet

"On parle de santé publique, on parle de protection. Quand on est agent hospitalier, il y a des règles, on doit se faire vacciner pour un certain nombre d'épidémies. Donc pour moi le débat n'a pas lieu d'être. C'est une question morale, une question d'éthique, une question de santé publique. Tant que la Haute autorité de santé n'a pas donné d'avis, le débat n'a pas lieu d'être", a-t-il ajouté.

Vaccination obligatoire des soignants contre la grippe : "la question peut se poser"

Il a ouvert la porte à une discussion sur l'instauration d'une vaccination obligatoire des soignants contre la grippe. "La question peut se poser. Est-ce que ça doit être un vaccin obligatoire pour l'ensemble des agents hospitaliers ? Sur le Covid, 99 % des agents hospitaliers sont vaccinés", a-t-il indiqué. Des chiffres publiés par Santé publique France en décembre 2021 indiquaient que 14,4 % des professionnels exerçant en établissements de santé avaient choisi de se vacciner contre la grippe. Un chiffre partiel, car mesuré alors que la campagne de vaccination se poursuivait.

Au-delà de la seule question des soignants, l'élu a appelé toute la population à se faire vacciner, contre le Covid, mais aussi contre la grippe, alors que la campagne accuse un retard important par rapport aux autres années. "Il faut se faire vacciner. Le vaccin contre la grippe, c'est 20 % en moins par rapport à 2021. Sur le Covid, seulement 10% de la population cible a fait son rappel. Donc la Fédération hospitalière de France lance un appel à l'ensemble des citoyens français. Si vous êtes concerné, allez vous faire vacciner. Pensez aux soignants, aux hôpitaux", a-t-il plaidé.

On est dans un goulot d'étranglement à l'hôpital, avec cette triple épidémie de bronchiolite, de Covid et la grippe qui arrive beaucoup plus tôt et qui est très virulente.

Arnaud Robinet

Port du masque : un appel à l'État pour permettre aux villes qui le souhaitent de le réinstaurer

Le maire de Reims a également lancé un appel au gouvernement concernant le port du masque. "Je demande également à ce que l'État, après l'avis d'un conseil scientifique, puisse donner la possibilité aux élus locaux de réinstaurer le port du masque dans les lieux clos ou les transports en commun", a-t-il expliqué.

Aujourd'hui, un maire n'a pas le droit de prendre un tel arrêté. À Nice, Christian Estrosi avait tenté de le faire cet été, mais sa décision avait été retoquée par le tribunal administratif.

Au lieu d'agir dans l'urgence, il y a la prévention. Et le port du masque en milieu clos ou des transports en commun est une bonne solution.

Arnaud Robinet

Pour l'instant, ce souhait n'a pas l'assentiment du ministre de la Santé, selon Arnaud Robinet qui l'a rencontré ces derniers jours au salon des maires. "Nous avons pu échanger, je lui ai posé la question. Aujourd'hui, ce n'est pas d'actualité. Mais je dis attention, c'est un moyen de protection. Ce qui m'importe aujourd'hui, c'est la protection de l'hôpital, mais surtout que l'accès aux soins soit garanti pour l'ensemble de nos concitoyens", a-t-il indiqué.

Dans le Grand Est, le taux d'incidence de l'épidémie de Covid-19 est au 21 novembre de 348,1 cas positifs pour 100 000 habitants sur sept jours. Au niveau national, cet indicateur est de 354,6 à la même date.

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