Reims : un hommage un an après la mort d'Éloi-An, agressé à l'arme blanche dans le centre-ville

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Écrit par Matti Faye avec Layla Landry et Marc Schmitt

Il y a un an, le 2 juin 2021, un adolescent de 14 ans était poignardé à deux pas de la cathédrale de Reims par un élève du même collège. Ce jeudi, un hommage était rendu à Éloi-An sur les lieux mêmes du drame.

Ils étaient une cinquantaine à rendre hommage à Eloi-An, ce jeudi 2 juin 2022, à Reims. Vêtus de T-shirts blancs sur lesquels on pouvait lire le message "Éloi-An nous t'aimons", les parents, les camarades et les proches du jeune homme ont respecté une minute de silence en sa mémoire, à l'endroit même où le drame a eu lieu un an plus tôt, jour pour jour.

Le 2 juin 2021, Éloi-An a été agressé à l'arme blanche rue Henri-Menu tout près de la cathédrale par un adolescent du même âge, scolarisé comme lui au collège Saint-Joseph. L'altercation d'une rare violence avait éclaté après des différends sur les réseaux sociaux. Hospitalisé pendant plus de deux mois au CHU de Reims, il avait succombé à ses blessures le 21 août 2021.

Le père et la mère du garçon ont pris la parole lors de ce moment empreint d'émotion. "Le 2 juin dernier c'était le drame, la violence, mais aujourd'hui c'est l'hommage", a dit Valérie Delattre, sa mère, aux personnes rassemblées avant la minute de silence. "Ces lieux ne seront plus les mêmes parce qu'ils seront chargés d'amour."

"Chaque instant est très difficile. On survit", nous a confié le père Olivier Delattre, qui a bien voulu nous répondre à l'issue du rassemblement. "Il était important qu'on honore sa mémoire particulièrement avec tous ses amis du collège, du centre équestre de Reims, du campus des savoirs où il suivait des cours pour améliorer ses résultats", a-t-il ajouté. 

En novembre, une marche blanche avait rassemblé plus de 130 personnes. Le 1er juin, une messe à la mémoire du jeune homme s'est tenue au sein de l'église Saint-André. "Éloi-An était un garçon si attachant, il était aimé de ses amis, de ses camarades. Qu'ils soient présents à toutes ces manifestations, ça nous fait chaud au cœur et ça nous soutient, par rapport aux épreuves que l'on va vivre et le procès qui va arriver d'ici quelques temps", a expliqué Olivier Delattre.

Un procès pourrait se tenir avant l'été

À l'occasion de ce triste anniversaire, nous avons interrogé Matthieu Bourrette, le procureur de la République de Reims sur les avancées judiciaires dans cette affaire. "C'est un dossier qui vient tout juste de se terminer. Aussi bien les services d'enquête, les services sociaux, le magistrat instructeur, les parties, tout le monde a fait en sorte que ce dossier aille relativement vite compte tenu de sa spécificité", a-t-il précisé. 

"Le juge d'instruction a estimé qu'il y avait des charges suffisantes pour que le mineur soit renvoyé devant le tribunal pour enfants. Vu son âge, ce ne sera pas la cour d'assises mais le tribunal pour enfants. Il va statuer comme si nous nous trouvions devant une cour d'assises, mais sans jurés", a ajouté le procureur.

On attend que la justice soit rendue avec la plus grande fermeté, on lui fait entièrement confiance.

Olivier Delattre, père d'Éloi-An

L'auteur présumé des faits, mis en examen et placé en détention provisoire, encourt un maximum de vingt ans de réclusion criminelle. Si personne ne fait appel de la décision du juge d'instruction, un procès devrait se tenir avant l'été. 

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