Dans les collections du musée de Thiaucourt, ces trois carnets et cet album photo. Des documents qui appartenaient au lieutenant Georges Boysen. Un témoignage insolite, et exceptionnel : celui d'un Américain venu combattre en Europe, sous l'uniforme allemand.
Né à New York en 1889 dans une famille d'immigrés allemands, Georges Boysen grandit aux Etats-Unis avant d'aller chercher du travail au Brésil. Lorsque la guerre éclate, il décide d'aller en Allemagne pour s'engager.
Après une période d'instruction il est envoyé sur le front et arrive ici, à Thiaucourt, en janvier 1915.
Source archives :
- Collection privée Joël Huret
- musée de Thiaucourt
- Pathé Gaumont
- US National Archives
•
©France 3
Surnommé « le Brésilien », Georges Boysen passe les premiers mois de 1915 dans le secteur du Bois-le-Prêtre. Il en décrit les combats, mais aussi la vie quotidienne. Blessé en mai 1915, il est hospitalisé en Allemagne. Son récit, jusqu'ici très détaillé, devient plus concis.
De retour sur le front en 1916, le « Brésilien » va être envoyé dans le Nord de la France, puis sur le front de l'Est, dans les Pays Baltes, avant de revenir en Lorraine à l'automne 1918.
Georges Boysen finit la guerre à 20 kilomètres de Thiaucourt, son point de départ. Dans les tranchées d'en face, ce sont désormais des Américains, qui se battent. Le 12 novembre 1918, au lendemain de l'Armistice, les adversaires se rencontrent.
Boysen discute avec l'un de ces soldats sur lesquels il ordonnait de tirer quelques jours auparavant. L'Américain lui promet de donner le bonjour à sa mère à New York, ce qui sera fait, comme le « Brésilien » l'apprendra bien après sa démobilisation...