Il y a dix ans, un chasseur F-16 grec s’écrase au décollage sur le parking avions de la base aérienne d’Albacete en Espagne. Le bilan est lourd : onze morts dont neuf militaires français qui participaient à un exercice multinational. Parmi eux : sept victimes étaient rattachées à base aérienne de Nancy-Ochey en Meurthe-et-Moselle.
26 janvier 2015. Il est un peu plus de 15 h, lorsqu’une épaisse fumée noire apparaît sur le tarmac de la base d’Albacete, à environ 250 kilomètres au sud-est de Madrid, en Espagne. Peu après son décollage, un avion de combat F-16 grec vient de s’écraser. Il fauche deux Alpha Jet et deux Mirage 2000 français qui participent à des manœuvres d'entraînement dans le cadre du Tactical Leadership Program (TLP), un programme de formation regroupant dix pays (1).
Bilan : plus de vingt blessés et onze morts dont neuf Français. Parmi eux, sept victimes de la base aérienne de Nancy-Ochey en Meurthe-et-Moselle. Les militaires de la BA 133, six hommes et une femme, étaient sur place depuis une semaine, pour une opération qui devait durer une quinzaine de jours. Tous participaient à une mission d'entraînement de l’OTAN, réunissant des pilotes d’élite. L’accident, le plus grave jamais enregistré en dehors d’une zone de conflit.
Un hommage national se tient aux Invalides où François Hollande exprime "sa vive émotion". "Ce drame hantera l'esprit de tous", dit le président, "l'unité nationale est un bien précieux et les armées y contribuent car c'est autour de la défense que nous pouvons nous retrouver", un mois après les attaques djihadistes intervenues à Paris. À l’issue de son éloge funèbre, le président remet la Légion d'honneur à titre posthume à chacun des militaires tués dans l'accident avant de retrouver les familles dans l'intimité.
"Une succession de malchances"
Selon le ministère espagnol de la Défense, l’avion aurait perdu de sa puissance au décollage, avant de virer à droite, pour s’écraser sur l’aire de stationnement ou d’autres appareils effectuaient le plein de kérosène. "C'est un accident absolument improbable d'un avion qui a une panne au décollage, qui dévie très fortement de sa course et qui vient tomber juste à l'endroit où nous avions des avions qui étaient en train de se mettre en route, donc pleins de pétrole pour partir" avait expliqué le général Denis Mercier, chef d’état-major de l’armée de l’air française, évoquant "une succession de malchances".
En juillet 2015, l’enquête internationale conclura à une erreur de réglage, dû au déplacement involontaire d’un objet dans le cockpit : une check-list mal rangée. Une toute petite erreur, passée inaperçue, qui aura provoqué l’un des pires scénarios de l’aviation française.
(1) Allemagne, Belgique, Danemark, France, Espagne, États-Unis, Grèce, Hollande, Italie et Royaume-Uni mais d'autres nations peuvent y être invitées.