La ville de Nancy accueille du 21 au 23 Juin 2022 le concours national étudiant d'Innovation Alimentaire ECOTROPHELIA. Lionel Munaglia, chercheur à l’ENSAIA (École Nationale Supérieure en Agronomie et Industries Alimentaires) explique le rôle de la "FoodTech" face au défi de l’alimentation de l’humanité.
La ville de Nancy (Meurthe-et-Moselle) accueille du 21 au 23 Juin 2022 le concours national étudiant d'Innovation Alimentaire ECOTROPHELIA. 150 étudiants venus de toute la France y présentent les produits préfigurant l'alimentation de demain. Lionel Munaglia enseignant-chercheur à l’ENSAIA-Université de Lorraine explique le rôle de la FoodTech face au défi de l’alimentation présente et future de l’humanité
Lionel Munaglia, pouvez-vous nous donner une définition de la FoodTech ?
La FoodTech regroupe tout ce qui tourne autour de l’industrie, des bureaux d’études, des laboratoires de recherche et développement qui préparent l’alimentation d’aujourd’hui et de demain. Que ce soit la conception des aliments, les emballages pour les protéger et les transporter, tout ce qui touche aussi à la transformation ainsi que les impératifs écologiques qui sont devenus de plus en plus prégnants sur ces sujets là. Pour résumer, la FoodTech, ce sont tous les acteurs qui nous permettent de manger sainement et qui relèvent le défi de nourrir la planète.
Aujourd’hui, faire des bons aliments sains, équilibrés et savoureux on sait faire mais respecter ces critères à un prix abordable pour tout le monde dans un contexte de crise et d'inflation est un vrai challenge. Nos chercheurs et nos élèves-ingénieurs travaillent à relever ce défi.
Pourquoi la technologie et en particulier le numérique sont-ils indispensables pour espérer nourrir l'humanité ?
On nous annonce 10 milliards d’êtres humains en 2050. Sans innovations technologiques, on ne nourrira pas tout le monde. Le changement climatique est en marche, il y a des problèmes d’eau, des zones se désertifient, tout cela influe sur les cultures. Je pense que l'innovation technologie est indispensable pour surmonter ces problèmes. Par contre, tout le challenge à l’ENSAIA consiste à ce que cette intervention humaine ait le moins d’impact possible sur l’environnement. Il faut éviter d’épuiser les sols. Il s'agit de produire des matières premières saines : pas enrichies en pesticides et éviter de mettre trop d’intrants. L'intervention de l’homme est indispensable mais elle doit être raisonnée, réfléchie.
On nous annonce 10 milliards d’êtres humains en 2050. Sans innovations technologiques on ne nourrira pas tout le monde
Lionel Munaglia enseignant-chercheur à l’ENSAIA-Université de Lorraine
Quant au numérique, il permet de gérer avec précision via les données satellite les terrains, les ensemencements, les récoltes. Il permet aussi d’avoir une vision mondiale instantanée de l’alimentation. Cela donne aussi des idées et permet l’échange des bonnes pratiques.
Quelle place occupe la Lorraine dans la recherche et l'innovation alimentaire ?
L’ENSAIA-Université de Lorraine occupe dans ce défi une place majeure. Voilà deux ans, elle s’est redéfinie comme école de l’innovation et de la transition. Il s’agit d’innover pour mieux produire et proposer des aliments sains et équilibrés. Nous sommes la seule école du Grand Est positionnée sur ces thématiques. C’est pour cela que nous avons été sélectionnés afin d'accueillir le concours ECOTROPHELIA pendant deux ans.
Ce que nous souhaitons c’est que toutes ces compétences que nous avons dans le Grand Est avec les écoles, les universités, les incubateurs d’entreprises soient mieux reconnues. Nous disposons d'un écosystème favorable à l’innovation alimentaire et à sa valorisation. Et je compte bien que cela continue et se développe car nous avons tout ! Il faut juste que cela se sache un peu plus au niveau national.