Le Grand Est, région à la pointe de l'innovation en intelligence artificielle, accueillait ce vendredi 17 janvier, Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’Intelligence Artificielle et du Numérique. En visite au LORIA, elle a découvert le cluster IA ENACT, un projet ambitieux visant à faire de la région un leader européen en IA.
Ce vendredi 17 janvier 2025, Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’Intelligence Artificielle et du Numérique, était en visite à Nancy. Elle est venue découvrir le cluster IA ENACT, développé au LORIA. Elle a assisté à une démonstration de l’usage de l’IA générative dans la robotique, avant d’échanger avec des startups spécialisées dans l’IA sur leurs projets et innovations.
La compétition mondiale dans laquelle se sont engagés les opérateurs privés et publics pour développer des technologies basées sur l’intelligence artificielle est l’un des dossiers prioritaires de la ministre. Le Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications (Loria), un laboratoire public de recherche du CNRS et de l’Université de Lorraine, est à la pointe dans ce domaine. Le Centre Européen en Intelligence Artificielle par l’Innovation (ENACT), porté par l’Université de Lorraine, a été lauréat, en mai 2024, de l’appel à manifestation d’intérêt "IA Cluster", opéré par l’Agence nationale de la recherche (ANR) pour le compte de l’État et soutenu par France 2030.
67 millions d’euros sur cinq ans
Avec près de 67 millions d’euros sur cinq ans, ce projet vise l’excellence en matière d’IA, en attirant les talents et en innovant dans ce domaine. Formation, innovation, recherche sont les trois axes de ce projet dirigé par Emmanuel Vincent, directeur de recherche Inria rattaché au Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications (Loria – CNRS/Université de Lorraine/Inria).
Sur son site internet, le Loria, le chercheur expliquait déjà en mai dernier : "ENACT fédère deux universités du Grand Est, l’Université de Lorraine et l’Université de Strasbourg, 3 organismes nationaux de recherche, à savoir Inria, le CNRS, et l’Inserm, 2 hôpitaux, le CHRU de Nancy et les Hôpitaux de Strasbourg, 3 collectivités locales, la Région Grand Est, la Métropole du Grand Nancy et l’Eurométropole de Strasbourg et enfin une cinquantaine d’entreprises avec l’objectif commun de faire du Grand Est un chef de file européen en intelligence artificielle".
📣 Visite officielle ce jour de @ClaraChappaz, ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du numérique, à @Inria_Nancy et au @labo_Loria, accueillie par @heleneboulanger @Univ_Lorraine @bsportisse @Inria @antoine_petit_ @CNRS en présence de l’@Incubateurlorr1. pic.twitter.com/zmE576PBSp
— Centre Inria de l'Université de Lorraine (@Inria_Nancy) January 17, 2025
La promesse est clairement affichée : "augmentation significative du nombre de doctorants et l’émergence de technologies innovantes".
Une formation à tous les niveaux
Concernant la formation, le projet prévoit de doubler le nombre d’étudiants, et ce, à tous les niveaux, du BTS au doctorat. "Ceci à la fois dans les disciplines centrales de l’intelligence artificielle que sont l’informatique et les mathématiques appliquées et dans toutes les autres disciplines où elle a vocation à être utilisée, comme la chimie, la biologie et les sciences humaines et sociales." Dans ces apprentissages est incluse une formation obligatoire sur l’éthique et la réglementation de l’IA.
Innovation pour l’industrie et l’économie
La Lorraine a construit de nombreux ponts entre la recherche, l’université et le monde industriel. Des incubateurs au sein même de l’Université, mais aussi le PEEL (Pôle entrepreneuriat étudiant de Lorraine). De nombreuses jeunes entreprises innovantes ont été créées ces dernières années sur le territoire. Le Projet ENACT ambitionne la création de 50 sociétés innovantes supplémentaires dans le domaine de l’IA. Pour aider à créer ces liens entre recherche et industrie, un outil sera développé, une "plateforme d’innovation qui cartographie en temps réel l’ensemble des compétences du consortium. La plateforme démontrera aux partenaires industriels la richesse de l’expertise et des ressources disponibles au sein d’ENACT et rapprochera les projets industriels des chercheurs en constituant des équipes interdisciplinaires qui sont les mieux à même de trouver une solution innovante à un problème complexe et de la mettre en œuvre de manière efficace".
La recherche ENACT financera 18 Chaires de recherche et d’innovation et un programme de Chaires Internationales. Trois domaines sont concernés. Le traitement automatique des langues et les grands modèles d’IA multimodaux sont une discipline au cœur de l’IA. Dans le Grand Est, des laboratoires comme ATILF sont riches de chercheurs et de leurs travaux.
La santé numérique, porteuse de nombreux espoirs pour les patients, mais aussi pour les professionnels de santé. Le CHRU de Nancy et l’IHU de Strasbourg sont des hôpitaux dans lesquels l’innovation et la recherche ont une grande place.
💫 Cinq start-ups pionnières dans les domaines de l’intelligence artificielle et du numérique ont présenté leurs travaux : @twinical, @CYBI_CYBER, @Cyber_Detect, @APREX_Solutions et Nebula. @Incubateurlorr1 @Inria @InriaStartup pic.twitter.com/W2DPOSLVyJ
— Centre Inria de l'Université de Lorraine (@Inria_Nancy) January 17, 2025
Enfin, l’IA pour l’ingénierie et la découverte scientifique. Il s’agit d’explorer de nouveaux terrains pour accélérer la découverte de nouveaux processus et matériaux.
Un avenir durable
Ce projet inclut dès le départ une composante durable et environnementale. Si l’IA doit générer de la technologie, améliorer les soins aux patients, créer des emplois et propulser la région Lorraine parmi les acteurs majeurs de l’IA au niveau européen, elle doit aussi être vertueuse et éthique.
Robotique et IA
C’est dans ce domaine que la ministre est aussi venue observer ce vendredi au Loria. C’est tout un champ des possibles qui s’ouvre. Les scientifiques de la région comptent parmi les plus éminents au niveau européen. Quand nous les rencontrons, ils s’expriment sur la démesure des moyens financiers qui sont utilisés par des acteurs privés mondiaux, notamment les États-Unis et la Chine.
Il est difficile de rivaliser à un tel niveau faute de financement public pour le secteur de la recherche. Mais dans ces laboratoires, la recherche porte en priorité sur les robots d’assistance à la personne. Nancy a récemment organisé la semaine internationale de la robotique pendant laquelle des acteurs du monde entier sont venus exposer leurs robots. Mirokaï, un petit robot français, s’était démarqué des autres. Preuve que le secteur privé français peut aussi espérer rivaliser avec certains acteurs mondiaux.
Si la ministre n’a pas fait d’annonce dans le domaine de l’IA et du numérique, elle a pu discuter avec les acteurs du territoire et mesurer leur engagement. Les experts s'accordent à dire que l'intelligence artificielle va changer nos vies plus profondément que toute autre technologie ne l'a fait jusque-là.