Un gouvernement démissionnaire mais une journée de grève maintenue, ce jeudi 5 décembre, par les syndicats de la fonction publique. Une façon de mettre la pression sur le prochain gouvernement d'Emmanuel Macron. À Nancy, entre 1500 et 3000 personnes ont manifesté dans les rues de la ville.
Les agents publics, Éducation nationale en tête, étaient en grève ce jeudi 5 décembre 2024. Ils manifestaient pour alerter sur la "dégradation" de leurs "conditions de travail et de rémunération", une mobilisation qui intervient en pleine crise politique, au lendemain de la chute du gouvernement Barnier.
À Nancy, entre 1 500 et 3 000 personnes ont participé au cortège qui s'est élancé de la place de la Carrière. Parmi les manifestants, Magali Leclaire, secrétaire régionale UNSA Éducation : "on en a ras-le-bol du fonctionnaire bashing. Le service public est au service des citoyens. Nous avons des droits, il faut les respecter. Les annonces de suppression de postes dans l'éducation ne nous convenaient pas du tout. On n'est pas triste des évènements d'hier à l'Assemblée. Le gouvernement qui va suivre devra nous respecter". Près d'un enseignant sur trois (31,32%) est en grève, selon le ministère : 40,07% dans le premier degré (écoles maternelles et élémentaires) et 23,47% dans les collèges et lycées.
Ça va être difficile de mener à bien les actions qu'on nous demande de faire en supprimant des postes
Ludovic Louis, délégué FSU emploi Grand Est
Le gouvernement avait également fait l’annonce de la suppression de 500 postes d’ici à 2027 au sein de France Travail. Plus de contrôles, moins d’effectifs, une équation impossible pour ses salariés. "À France Travail, on va avoir deux fois plus d'inscrits à réaliser l'année prochaine avec la loi "Plein-Emploi"" explique Ludovic louis, délégué FSU emploi Grand Est "ça va être difficile de mener à bien les actions qu'on nous demande de faire en supprimant des postes. Il nous faut des moyens. Dans le Grand Est, ça représente 200 personnes."
La pression sur le prochain gouvernement
"On manifeste pour maintenir la pression sur le futur gouvernement" explique au micro de France 3 Lorraine, Régis Peiffer, représentant du syndicat Un1té de la police nationale de Meurthe-et-Moselle, présent dans le défilé nancéien, "le prochain gouvernement pourrait très bien reprendre ce projet de trois jours de carence. C'est une mesure totalement inacceptable pour les fonctionnaires et les policiers. On souffre d'un manque d'effectif et de moyens. Pour nous remercier de notre investissement durant les Jeux olympiques, on se retrouve à la rentrée avec ces mesures. C'est totalement injuste". "Ces jours de carence sont une interdiction de tomber malade" ajoute ce manifestant de la CGT de la mairie de Longwy, "on est de plus en pressurisé dans nos métiers."
Le gouvernement justifiait ces dispositions par la nécessité de faire des "économies" pour relever des finances publiques en berne et ramener le déficit de 6,1% attendu en 2024 à 5% du PIB en 2025. Les syndicats exigeaient notamment qu'il renonce à trois mesures qui ont cristallisé la colère des agents : le passage d'un à trois jours de carence pour les fonctionnaires malades, la réduction de 100% à 90% de la rémunération en cas d'arrêt maladie, et la non-reconduction du versement d'une prime en soutien au pouvoir d'achat.
À Bar-le-Duc, la manifestation départementale meusienne a réuni entre 150 et 200 personnes. Les manifestations ont réuni 200 000 personnes dans 160 cortèges et rassemblements à travers la France, dont 30 000 à Paris, a rapporté la CGT à l'AFP. Les autorités font état de 130 000 manifestants dans le pays, dont 3 000 dans la capitale.