Depuis plusieurs années, les décharges sauvages s’entassent au détriment de l'environnement, dans certaines communes du Pays Haut ou proche des frontières belges et luxembourgeoises. Les maires des communes concernées traquent les auteurs de ces dépôts, de plus en plus fréquents.
Mégots jetés, gravats, ordures ménagères, cannettes et même une poussette. Dans les chemins de la petite commune de Thil en Meurthe-et-Moselle, les dépôts sauvages s'amoncellent jour après jour. "Il y a des bidons. On ne connaît pas la toxicité de ces produits. Aujourd’hui, il faudrait tout déblayer pour savoir ce qu’il y a en dessous", constate Stephan Brusco le maire de la ville.
Il y a 200 tonnes de déchets, et ce n’est pas facile de les enlever. Et ça coûterait très cher.
Daniel Cimarelli, maire de Rédange
Déjà en 2020, pendant la période Covid, la mairie de la ville de Thil, sur son site internet, tirait la sonnette d'alarme. "Déchets : Par respect pour autrui et pour la nature, merci de jeter vos détritus, masques … dans des poubelles prévues à cet effet. Dépôts sauvages : nous sommes de plus en plus confrontés à des dépôts sauvages, ils sont formellement interdits !".
VIDEO. Dépôts sauvages dans la commune d'Ottange en Moselle. Images France 3 Lorraine, Valentin Piovesan.

Ce mardi 21 janvier 2025, Stephan Brusco nous montre un tas d’ordures, "ça a commencé en 2016/2017. On suppose que ce sont des entreprises luxembourgeoises qui ont commencé. Puis petit à petit, il y a eu des riverains, et aujourd'hui, il y a eu de plus en plus de détritus". Et en dessous, "on ne voit pas, c’est très très pollué".
Paysage nauséabond
Ainsi, au bord d’un chemin, dans la commune voisine de Rédange en Moselle, en raison de la montagne de déchets qui s'accumulent jour après jour, les habitants dénoncent une situation devenue insoutenable.
Une situation identique dans la commune d'Ottange (Moselle). En effet, elle est surtout très exposée aux dépôts sauvages en raison de la facilité d'accès de sa forêt, près des axes routiers.
À l'entrée de Rédange, à la frontière luxembourgeoise, depuis 2019, au moins 200 tonnes de déchets ruinent la vue, l'odeur et l'environnement des habitants de la ville. Un procès, afin de condamner un vaste trafic en provenance de la Belgique, s’est même tenu devant le tribunal de Lille (Nord). Dix personnes ont été jugées.
Mais aujourd’hui encore, Daniel Cimarelli le maire de Rédange, constate que, "comme il y a eu un appel du jugement, les déchets sont toujours là. Il y a 200 tonnes de déchets, et ce n’est pas facile de les enlever. Et ça coûterait très cher".
Selon l'association Gestes propres, un million de tonnes de déchets sont abandonnés en France chaque année.