Les infirmiers libéraux face à la pénurie des carburants, l'inquiétude en zone rurale

Depuis trois semaines, les salariés des raffineries de Total et d’Esso sont en grève pour obtenir de meilleurs salaires. Conséquence : une pénurie de carburant. Une mauvaise nouvelle pour les métiers du soin à domicile. Dans les communes rurales, les infirmiers libéraux affichent leurs inquiétudes.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

C’est une situation d’urgence. Face à la crise des carburants, les infirmiers libéraux tirent la sonnette d’alarme. En Lorraine, ils sont 3 235 selon l’Union des professionnels de santé-infirmiers libéraux du Grand Est.

À Dieulouard (Meurthe-et-Moselle), Joëlle Albertini en fait partie. "Hier, sur le secteur, j’ai fait trois pompes. Les trois étaient vides. Nous faisons une moyenne de 200 kilomètres par jour, donc c’est assez compliqué".

Tous les jours, elle consulte jusqu’à cinquante patients. La plupart sont des personnes âgées ou des enfants qui ne peuvent pas se déplacer. "Si la crise des carburants ne s'arrange pas, il va falloir prioriser des soins comme les injections, les perfusions, les branchements de chimiothérapie. Nous espérons ne pas en arriver là", ajoute Joëlle Albertini.

À la campagne, la voiture comme seule solution

"En vingt ans de carrière, je n’ai jamais vécu cela", affirme Valérie Flieller, infirmière libérale à La Bresse (Les Vosges). "Pour l’instant, il n’est pas question d’annuler des rendez-vous, ni de les prioriser. Ils sont juste décalés", explique-t-elle.

Chaque jour, elle rencontre une trentaine de patients. Valérie Flieller peut faire jusqu’à 20 kilomètres pour assurer un rendez-vous. "Je n’ai pas d’autres alternatives que la voiture. Faire du vélo ? Impossible dans les Vosges avec toutes les vallées à monter", ajoute la professionnelle. "Mon mari est Médecin à Vittel. Il faut qu’il traverse le département. Et il va sûrement dormir dans un hôtel".

L’appel à l’aide aux préfectures

Pour faire face à cette pénurie, la Meuse a signé un protocole avec certaines stations-services. Le but : réserver des créneaux à la pompe pour les professions prioritaires. Police nationale, SAMU, vétérinaires, services d’intervention, infirmiers … Plusieurs domaines d’activités en font partie. 

Thierry Pechey, président de l’ordre des infirmiers en Meurthe-et-Moselle espère le même traitement. "C’est ce que nous réclamons au niveau national. Nous avons alerté l’Agence Régionale de Santé et la préfecture", assure-t-il. "Il faut vraiment trouver des créneaux pour nos métiers au soin. Les professionnels sont obligés de faire de l’essence pendant leurs tournées, car le soir les stations sont fermées. C’est une période compliquée. Il faut que cela change immédiatement".

Les Vosges et la Moselle n'ont pas annoncé des créneaux pour les métiers prioritaires.

Retrouvez les stations-services encore approvisionnées dans la région.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information