Le Président de l’association Emmanuel Héré remet au musée des Beaux-Arts de Nancy, jeudi 16 novembre 2017, une œuvre rare de l’artiste lunévillois Paul Emile Colin (1867-1949) : une huile sur toile, datée de 1896, "Trois bergers sous la lune".
L’association Emmanuel Héré, qui réunit les Amis du musée des Beaux-Arts de Nancy, a fait l'acquisition cette année d’une oeuvre exceptionnelle de l’artiste Paul Emile Colin."Trois bergers sous la lune" a été remise au Musée, ce jeudi 16 novembre 2017, par le président de l'association Emmanuel Héré, Gérard Houis, ainsi qu'un fonds de documents (photographies, archives familiales et correspondance…), conservés par ses descendants.
La génèse
Grâce à un premier achat, déjà rendu possible par l'intervention de l'Association Emmanuel Héré, le Musée des Beaux-Arts conserve un corpus important d’œuvres de l’artiste, connu principalement pour son travail de graveur.
L'artiste
Paul Emile Colin est né à Lunéville. Il n'a pas suivi la formation traditionnelle des artistes de son temps. Souffrant d’une forte myopie, il a dû abandonné ses études de dessin pour la médecine. Dans le même temps, il a découvert la pratique de la gravure sur bois, au canif, qui lui a apporté une satisfaction immense.
En 1898, il a renoncé à la médecine suite à une profonde dépression. La gravure est devenue son activité essentielle et le succès rencontré lors de premières expositions l'a conforté dans ce choix.
Acheté par quelques collectionneurs réputés, tels Jacques Doucet ou Eugène Corbin, Paul Emile Colin est apparu comme l’un des grands graveurs d’avant 1914. Son style à la fois rude et sensible s’appuie sur les contrastes puissants des entailles dans le bois, tels les "socs" de charrue. Paysages au clair de lune et paysans au labeur, sujets récurrents de son travail, rappellent ses origines paysannes lorraines.
L'oeuvre
La peinture occupe une place marginale dans son œuvre. Il n’existe pratiquement plus de peintures des premières années de sa carrière, en particulier de son séjour au Pouldu en 1890, avec le groupe de Pont Aven.
Le tableau, qui entre aujourd’hui dans les collections du musée des Beaux-Arts de Nancy, s’inscrit dans cette période où l’influence de Gauguin ou de Sérusier est visible : synthétisation des formes, aplats colorés, palette réduite, clair obscur accentué…
On retrouve dans plusieurs gravures des sujets proches, traités avec une même expressivité simple et directe. Il vient donc compléter de manière opportune l’ensemble de près de 500 gravures de l’artiste conservé au cabinet d’arts graphiques et rappeler l’importance de cet artiste qui, s’il ne résidait plus en Lorraine, a toujours gardé un attachement profond pour elle.
Des sujets proches, traités avec une même expressivité simple et directe, sont présents dans plusieurs gravures. L'oeuvre vient donc compléter de manière opportune l’ensemble de près de 500 gravures de l’artiste conservé au cabinet d’arts graphiques et rappeler l’importance de cet artiste qui, s’il ne résidait plus en Lorraine, a toujours gardé un attachement profond pour elle.