Un collège évacué suite à des commentaires menaçants sur la vidéo virale d'une élève

Après la publication par une élève d'une vidéo, les cours sont suspendus mardi 4 février au collège de la Croix de Metz à Toul (Meurthe-et-Moselle). L'adolescente affirme avoir été victime de harcèlement par un autre élève. Elle remet en cause l'attitude des enseignants. La vidéo a été visionnée plus d'un million et demi de fois.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Lundi 3 et mardi 4 février 2025, les professeurs du collège de la Croix de Metz à Toul en Meurthe-et-Moselle exercent leur droit de retrait. L'établissement situé à l'ouest de Nancy est fermé. 

Depuis dimanche, une vidéo de cinq minutes, publiée par une élève de l’établissement sur les réseaux sociaux, a été vue plus d’un million et demi de fois. Dans cette vidéo, l’élève de 15 ans se plaint d’avoir été "harcelée par un autre élève de son établissement", qui lui aurait envoyé des photos et vidéos à caractère sexuel. Elle affirme avoir rapporté ces faits le vendredi 18 janvier au matin à la conseillère principale d'éducation (CPE), puis à son père pendant le déjeuner. 

D’après le récit de la jeune fille, son père l’aurait raccompagnée au collège le même jour et, devant les grilles de l’établissement, aurait menacé l’élève mis en cause de porter plainte contre lui. Ce dernier se serait immédiatement plaint à un surveillant, qui, après avoir attendu que la jeune fille passe les grilles, l’aurait attrapée par le bras. Il lui aurait violemment reproché d’avoir parlé de l’incident avec ses parents. Le père, témoin de la scène depuis sa voiture, aurait alors eu une altercation verbale avec le surveillant. 

Dans un communiqué ce mardi en fin d'après-midi, François Capin-Dulhoste, procureur de la République de Nancy, précise qu'"à 13h30, le père de la jeune fille, sans avoir vu les photos en question décidait de l'accompagner devant le collège". Le parquet ajoute que "son père est ensuite revenu auprès des surveillants pour leur demander pourquoi ils retenaient sa fille. Les surveillants auraient alors été menacés par le père de famille et insulté par la collégienne".

La vidéo a causé des réactions insupportables comme très souvent sur les réseaux sociaux. Des menaces contre la principale.

Pierre-François Mourier, recteur de l'académie de Nancy-Metz

Fabrice Calderara est le co-secrétaire départemental du syndicat SNES-FSU en Meurthe-et-Moselle. Il raconte avoir été surpris par la violence des commentaires engendrés par la vidéo et visant le collège et le personnel éducatif. "Ce sont des commentaires assez haineux avec des menaces", dit-il. Depuis hier, sur place il constate une situation délicate. "C’est l’emballement sur les réseaux sociaux après la vidéo. Les enseignants se sont sentis menacés, et même le personnel en général. On a préféré se mettre en retrait pour sécuriser l’établissement". Dans un communiqué, l'académie de Nancy-Metz évoque "des faits inacceptables qui ont conduit la direction du collège de la Croix de Metz à convoquer les membres du conseil de discipline". 

Danger grave et imminent 

La vidéo diffusée est qualifiée de "diffamatoire" par des enseignants. "La vidéo a causé des réactions insupportables comme très souvent sur les réseaux sociaux. Des menaces contre la principale. Les enseignants sont inquiets car la situation est inquiétante et ils ont raison", explique à France 3 Lorraine Pierre-François Mourier, recteur de l'académie de Nancy-Metz.

Le collège est surveillé en permanence avec des patrouilles de police, "on ne veut pas qu’il y ait le moindre problème". Selon le recteur, les enseignants reprendront les cours mercredi 5 février.

Le collège Croix de Metz à Toul, en Meurthe-et-Moselle, est fermé. © Stiliana Peev, France télévisions

L'adolescente dénonce une série de faux témoignages de l'administration, mais cette version est contestée par le collège. "Les équipes mobiles de sécurité sont intervenues"  écrit  l'académie, "auprès de l'équipe éducative lundi 3 février". Notamment des psychologues. "L'équipe de direction est en contact constant avec les services de police. Dans ce contexte, le directeur académique a rédigé un signalement après du procureur de la République".  La famille de l'adolescente a porté plainte contre le surveillant.

Le procureur de Nancy a été averti sur la base de l’article 40. "Il faut bien comprendre que on ne peut pas supprimer du jour au lendemain, tout ce qu’il y a sur Internet. C’est bien le problème diabolique d’Internet c’est qu’il faut du temps", ajoute Pierre-François Mourier. 

Conseil de discipline

Pour l'heure selon le procureur de Nancy, "à ce stade, la réalité de la réception des images par la mineure n'est pas confirmée". Un signalement sur la plateforme PHAROS a été effectué par le rectorat. Une enquête est confiée au commissariat de police de Toul. La date du conseil de discipline de la jeune fille, scolarisée en troisième, a été décalée. Depuis plusieurs plaintes ont été déposées dont une par l'établissement pour diffamation. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information