Les enseignants et les élèves du lycée Henri Vogt de Commercy (Meuse) ont organisé, lundi 3 février 2025, une marche funèbre. Ils protestent contre la baisse de la dotation horaire globale. Ils dénoncent une décision arbitraire, qui pénalise l'établissement en territoire rural.
Les enseignants et les élèves du lycée Henri Vogt de Commercy (Meuse) ont organisé lundi 3 février 2025, une marche funèbre. Ils protestent contre la baisse de la dotation horaire globale (DHG). Il s'agit de l'enveloppe d’heures attribuée à chaque établissement scolaire du second degré par la Direction académique des services de l’Éducation nationale. Elle est destinée à assurer l’ensemble des enseignements, obligatoires comme facultatifs sur la semaine.
Le rectorat justifie la baisse de la DHG, par la baisse du nombre d'élèves. Si les enseignants ne contestent pas la décrue des effectifs, ils jugent la baisse des moyens trop violente, explique Jean-Marc Reichling, professeur d'économie : "la baisse des dotations que le rectorat nous alloue est de 10 % pour une baisse des effectifs de 5 %. Concrètement, on demande au conseil d'administration de notre lycée, de réduire l'offre de formations, d'accepter des classes plus chargées, or nous avons déjà des classes qui dépassent les 32-33 élèves".
Les enseignants, soutenus par les élèves et leurs parents, demandent que soient considérées les difficultés de ce territoire, économiques et sociales. L'établissement bénéficiait d'une allocation progressive de moyens pour tenir compte des difficultés liées à la ruralité. Notamment, l'éloignement des bassins d'emplois et des offres culturelles des grandes agglomérations.
Sans cette dotation, on ne pourra plus proposer aux élèves des projets d'enrichissements, d'élévation des ambitions et d'excellence.
Jean-Marc Reichling, professeur d'économie au Lycée Henri Vogt de Commercy
En 2023, cette allocation était de 56 heures par semaine pour faire fonctionner les projets. Elle n'est plus que de 29 heures, selon les enseignants : "sans cette dotation, on ne pourra plus proposer aux élèves des projets d'enrichissement, d'élévation des ambitions et d'excellence. Sans compter la baisse du financement du pass Culture, de 90 millions à 50 millions. Nous avons dû renoncer à des programmes culturels".
Cette baisse des moyens passe d'autant plus mal que le lycée Henri Vogt fait partie des seize établissements sélectionnés, sur 5 000 candidats, par le CNR, le Conseil National de la Refondation. Les lauréats ont été distingués au niveau national pour leur haut potentiel, et bénéficient de moyens supplémentaires, dans le cadre de la réserve nationale. Le lycée commercien dispose d'un internat d'excellence, et d'une préparation aux parcours sélectifs.
C'est une première action qui en appellera d'autres avec d'autres lycées touchés.