Huit personnes sont jugées à Metz, en Moselle, pour une vaste affaire d'escroquerie. Elles sont soupçonnées d'avoir encaissé des commissions en échange de fausses promesses de vente de biens immobiliers. Les audiences ont débuté lundi 27 janvier devant le tribunal correctionnel. Elles vont durer cinq jours.
Huit personnes accusées, originaires de Lorraine, et deux sociétés, se retrouvent sur le banc des prévenus, lundi 27 janvier 2025, devant le tribunal correctionnel de Metz en Moselle. Le procès doit durer cinq jours.
Il y a dix ans, entre 2013 et 2016, les suspects démarchaient des personnes qui vendaient un bien immobilier sur les sites de Particulier à Particulier.
Ce lundi matin, il aura fallu plus d’une heure pour procéder à l’appel des causes, c'est-à-dire "des prévenus d’un côté et des très nombreuses parties civiles de l’autre". Le préjudice est estimé à plus d'un demi-million d'euros. "Notre ligne de défense, ça va être d'expliquer qu’il y a des sociétés qui ont été constituées avec des contrats de sous-traitance, avec d’autres sociétés, qui ont fait un travail et qui ont été rémunérées pour ce travail. Des sociétés qui avaient pignon sur rue, qui payaient des charges et des impôts, et il n’y a pas, comme le ministère public souhaite le voir, d’escroquerie en bande organisée", explique Stanislas Louvel avocat de la défense.
Par téléphone, l'opératrice assurait, et rassurait les vendeurs de biens, que des clients étaient intéressés. Elle promettait d'organiser rapidement une visite. Et le discours était plutôt bien rôdé. Elle se montrait insistante, convaincante, et les victimes donnaient alors tous les numéros de leur carte de crédit. "On est en train de juger une certaine pratique commerciale. Il faudra s’expliquer sur les irrégularités de cette procédure", précise Goran Turkay, avocat de l'un des accusés. Les comptes étaient vite débités, et aucun rendez-vous du bien à vendre n'était planifié. Il fallait faire un versement de 300 à 400 euros pour valider une - fausse - garantie pour le notaire.
Des centaines de victimes
L'enquête estime le nombre de victimes à plus de mille. Elles sont de tous âges, de toute la France. Des plaintes ont été déposées en Normandie, en Bourgogne, en Aquitaine, en Moselle, dans le Nord et même au Luxembourg. "Il faut tenir compte du nombre de victimes. On a entre 1000 et 1500 victimes. Des personnes physiques qui mettaient en vente un bien immobilier. Qui étaient ensuite démarchées par des opératrices", explique Matthieu Seyves, avocat. Une dizaine d’avocats représentent les parties civiles tout au long du procès.
Toute la semaine, les audiences se tiendront exceptionnellement dans la salle de la Cour d'assises. Les prévenus risquent des peines jusqu’à dix ans de prison et un million d’euros d’amende.