Les salariés de la centrale Émile huchet à Saint-Avold lancent lundi 20 janvier 2025 une pétition. Ils attendent depuis plusieurs mois une décision du gouvernement qui ne vient pas. Il s'agit d'autoriser la conversion au gaz de l'unité au charbon afin de garantir l'avenir de la centrale et des emplois.
Les salariés de la centrale Émile huchet à Saint-Avold (Moselle) lancent lundi 20 janvier 2025 une pétition. À bout de patience, ils attendent depuis plusieurs mois une décision du gouvernement qui ne vient pas. Il s'agit d'autoriser la conversion de l'actuelle unité 6 au charbon, au gaz puis au biogaz.
David George, technicien logistique et représentant du syndicat CFDT au CSE de GazelEnergie explique : "Nous avons lancé une pétition pour faire pression sur le gouvernement. L'investissement est totalement financé par l'opérateur, mais butte sur cette autorisation qui se fait attendre. Les deux précédents gouvernements ont fait la sourde oreille et les salariés espèrent cette fois se faire entendre et convaincre le gouvernement Bayrou du bien-fondé de ce projet de conversion. Sans ce projet, d'ici au printemps, des centaines de salariés vont se retrouver à la rue". GazelEnegie emploie 80 salariés sur le site naborien mais selon la CFDT, des centaines de sous-traitants dépendraient de la centrale Émile Huchet.
Sans ce projet, des centaines de salariés vont se retrouver à la rue .
David George, Délégué CFDT à la centrale Emile Huchet
Cette absence de réponse est d'autant moins compréhensible pour les salariés, que le projet de conversion fait l'unanimité chez les élus du secteur. Techniquement, l'opération ne présente pas de difficulté particulière. Il s'agit de prolonger deux conduites de gaz excitantes et de changer les brûleurs. Quant au bénéfice écologique, il est, selon la CFDT, sans appel : "passer au gaz, c'est 50% d'émission de CO2 en moins".
La centrale assure l'équilibre du réseau électrique
L'unité 6 de la centrale Émile Huchet participe à l'équilibre du réseau en fournissant l'appoint nécessaire lorsque le réseau électrique est fortement sollicité. C'est le cas ces derniers jours où le thermomètre chute au-dessous de zéro. Volonté présidentielle, l'arrêt définitif de la centrale au charbon est acté pour 2027.
Solidaires des salariés et soutiens du projet de conversion, les acteurs locaux estiment que sa fermeture définitive serait un lourd préjudice pour le territoire, son économie et ses emplois. Thierry Zimny est chargé de mission industrialisation à la Communauté d'Agglomération Saint-Avold Synergie : "Ce serait un drame pour les salariés et un souci pour la collectivité. Le territoire a longtemps souffert d'un taux de chômage relativement élevé, encore supérieur à la moyenne nationale".
Il faut dire que le secteur vient de voir s'envoler le projet PARKES. Une unité de recyclage de plastiques devait voir le jour sur le site de l'ancienne cokerie avec 1.200 emplois à la clef. Au mois de novembre 2024, c'est la douche froide. Une pause est annoncée, mais en filigrane, c'est bien d'un abandon du projet par Suez dont il est question.
Douche froide pour la Communauté d'Agglomération qui reste cependant optimiste. La plateforme Chemesis de Saint-Avold ne manque pas d'atouts pour attirer les investisseurs, martèle Thierry zimny : "Le territoire est attractif. Nous disposons de réserves foncières grâce au rachat du site de l'ancienne cokerie. Cela représente 50 hectares que l'agglomération est en train d'aménager. Ce foncier est disponible dans un environnement chimique "Seveso seuil haut". Il y a peu de territoires en France susceptibles d'accueillir des projets industriels d'envergure dans un environnement parfaitement maitrisé (...) donc nous sommes relativement optimistes pour l'avenir".
Toujours selon le chargé de mission à l'industrialisation de la collectivité, des projets sont dans les tuyaux. Échaudé par la déconvenue du projet PARKES et tenu par la règle de la confidentialité, nous n'en saurons guère plus sur l'identité et les projets des industriels intéressés.