Un homme de 26 ans, Liridon Berisa, est accusé d'avoir tué sa compagne sous les yeux de leur enfant. Il est jugé à partir de mardi 10 décembre devant la Cour d'assises de la Moselle. Les proches de la jeune fille sont persuadés que le meurtre était prémédité.
Tout le monde est là. Au premier rang de la salle d'audience, la douleur d'une famille. La grand-mère, l'oncle, la tante, la sœur de Stéphanie. Seuls sont absents ses parents,"ils sont hospitalisés".
Il l’a tuée volontairement. Pour moi c’est prémédité. Maintenant qu’il paye. Qu’il soit enfermé.
Maria Canela, la tante de Stéphanie
Mardi 10 décembre 2024, c'est le premier jour du procès de Liridon Berisa, 26 ans, accusé d'avoir tué Stéphanie Di Vincenzo il y a trois ans. L’accusé risque la réclusion criminelle à perpétuité, "c’est ce que veut la famille". Une famille comme tant d’autres. Maria Canela est la tante de Stéphanie. "Il l’a tuée volontairement. Pour moi c’est prémédité. Maintenant qu’il paye. Qu’il soit enfermé. Qu’il comprenne. C’est normal. Il l’a fait volontairement. C’était pas la première fois". En effet, à l'époque, ce meurtre avait suscité une polémique concernant l'intervention de la justice et de la police. Les forces de l'ordre sont intervenues dix fois au domicile du couple, entre janvier 2018 et novembre 2020.
Réclusion criminelle
Dès la première parole de Liridon Berisa, à l’ouverture du procès devant la cour d’assises, lorsque le président lui a demandé sa position sur les faits, "il a avoué être l’auteur des faits", dit Arnaud Blanc, son avocat. "Je reconnais les faits de meurtre qu'on me reproche, je ne peux pas les nier parce qu'il y a des vidéos". Puis Arnaud Blanc revient sur le profil de l'accusé, "aujourd’hui, il est plutôt calme et volontaire".
Maria Canela se souvient de cette soirée du printemps 2021. Dans la nuit du 23 au 24 mai, une violente altercation oppose l'accusé, Liridon Berisa, à sa compagne Stéphanie Di Vincenzo, 22 ans. Elle s'échappe par la fenêtre, affaiblie et ensanglantée. Puis elle s'enfuit en courant vers le poste de police, situé à 40 mètres du domicile. Mais le commissariat est fermé.
Il y avait beaucoup de témoins de cette scène de crime. C’est ce qui fait la spécificité de ce dossier. Vous avez entendu ? Dix coups de couteau.
Stanislas Louvel, avocat des parties civiles
L'accusé, qui avait arraché la veille son bracelet électronique, la rattrape dans la rue. Il lui assène plusieurs coups de couteau. "Il y avait beaucoup de témoins de cette scène de crime. C’est ce qui fait la spécificité de ce dossier. Vous avez entendu ? Dix coups de couteau. L’accusé a enfin reconnu être le meurtrier. La famille attend de ne pas subir une troisième peine", dit au premier jour du procès l'avocat de la famille, Stanislas Louvel.
Réfugié politique d'origine serbe, l'accusé avait déjà été condamné à un an de prison pour des délits routiers. Le verdict de la Cour d'assises de la Moselle est attendu vendredi.