L’UFC-Que choisir, l’ONG Générations futures et le laboratoire Eurofins ont révélé jeudi 23 janvier 2025, dans deux études distinctes, des concentrations élevées d’acide trifluoroacétique (TFA) dans l’eau du robinet de nombreuses communes françaises. Parmi les villes citées, Metz, en Moselle.
Deux études révélées jeudi 23 janvier 2025 par l’UFC-Que Choisir, l’ONG environnementale Générations Futures et le laboratoire Eurofins indiquent la présence de PFAS, ou polluants éternels, dans l'eau du robinet. Un polluant éternel en particulier, l’acide trifluoroacétique (TFA), a été détecté dans la grande majorité des communes où il a été recherché. Parmi les villes concernées, Metz (Moselle). Les niveaux mesurés restent cependant inférieurs au seuil réglementaire retenu à ce jour par la France.
Entre 200 et 3000 nanogrammes par litre
À Metz et plus largement sur le territoire mosellan, le taux de TFA (acide trifluoroacétique) oscille entre 200 et 3000 nanogrammes par litre. "Nous ne sommes pas surpris par ces études. C’est l’héritage inévitable de notre impact environnemental, on ne peut pas effacer tout à coup 50 années de folie productiviste. Mais il ne faut pas être alarmiste, l’eau du robinet n’est pas du tout à éviter par rapport à l’eau en bouteille", rassure Rachel Burgy, présidente du Syndicat des eaux de la région messine (SERM).
Dans la région messine, on a une eau de bonne qualité, en adéquation avec les normes fixées
Rachel Burgy, présidente du Syndicat des eaux de la région messine
En France, la Direction générale de la santé (DGS) a fixé sa valeur sanitaire à 60 000 nanogrammes par litre et veut tendre vers une concentration inférieure à 10 000 ng/L. Metz et ses environs respectent donc les normes officielles établies. "Dans la région messine, on a une eau de bonne qualité, en adéquation avec les normes fixées. Nous sommes plus préservés que d’autres régions. Nous avons une activité agricole importante dans la région, mais nous avons la "chance" de ne pas avoir de grosses industries chimiques", insiste Rachel Burgy.
Le TFA (acide trifluoroacétique) est quasi indestructible
Rachel Burgy, présidente du Syndicat des eaux de la région messine
Si les niveaux mesurés restent inférieurs au seuil réglementaire retenu à ce jour par la France, les Pays-Bas, par exemple, ont établi une valeur guide sanitaire de 2 200 ng/L pour le TFA dans l’eau potable, comme l'indique le journal Le Monde. "Le TFA est quasi indestructible. Cependant, nous étudions la situation en permanence et nous progressons. Nous essayons notamment de trouver des charbons actifs qui bloquent au maximum le TFA. En parallèle, il faut trouver des solutions pour arrêter de déverser des polluants", conclut Rachel Burgy, présidente du Syndicat des eaux de la région messine (SERM).
S'il n'est pas le plus nocif des polluants éternels, le TFA est une molécule recensée dans 45 références de pesticides utilisés en Europe, comme l'herbicide Flufénacet, reconnu comme un perturbateur endocrinien par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). L’UFC-Que Choisir et l’ONG environnementale Générations Futures appellent à la définition de nouvelles normes abaissant les seuils tolérés de présence de pesticide.