Depuis sa première accession au meilleur niveau français en 2007, le club mosellan n’avait encore jamais atteint ce niveau de compétition. A quelques jours de rencontrer Nantes pour une place dans le dernier carré des play-offs, portrait d’une équipe professionnelle qui a fini en fanfare la saison régulière 2021-2022.
"Comme tous les compétiteurs, on aime bien rêver, mais on sait qu’il faudra un exploit pour briller en play-offs… Surtout, on va essayer de ne pas se voir trop beau". Daniel Mroczkowski, le président du Terville-Florange Olympique Club (TFOC) savoure le dernier match de la saison, remporté brillamment par ses joueuses face à Mulhouse à domicile trois sets à un : "un des plus beaux matches de la saison, face au champion en titre en plus".
Grâce à cette belle saison, les Mosellanes s’offrent la possibilité de s’inviter à la table des meilleurs formations françaises, à condition de battre lors du premier tour des play-offs le 5è de la saison, Nantes : "on les a battues deux fois cette saison, mais c’est une équipe plus expérimentée que nous, qui connait le haut niveau depuis longtemps, avec un parcours européen. Nous ne sommes pas forcément favoris" modère le président.
Les volleyeuses lorraines auront l’avantage de recevoir pour le premier match le samedi 9 avril 2022, et en cas de défaite à Nantes le mercredi 13, elles bénéficieront du match d’appui dans leur salle de Terville le samedi 16.
Petit budget et accent sur la formation
Cette belle saison, les joueuses la doivent en partie à un effectif soudé, qui n’a pas trop bougé depuis la saison dernière, "une anomalie dans le volley moderne" explique Daniel Mroczkowski, "où il y a beaucoup de mouvements chaque année, parfois certains clubs ne conservent qu’une seule joueuse d’une saison sur l’autre".
L'entraineur Romain Pitou, à la tête de l'équipe depuis la saison 2018-2019, confirme : "ça nous a aidé sur la première partie de saison, les joueuses connaissaient déjà ce que je leur demandais, mais ensuite ça s'est un peu tassé, et on dû reprendre le travail tous ensembles". Au club depuis 2010, il voit aussi la stabilité du staff comme une des clés de la réussite actuelle, mais reste prudent : "en début de saison, on joue le maintien face à des équipes qui ont des budgets supérieurs aux nôtres, et donc des possibilités d'attirer les meilleures joueuses que nous n'avons pas... ça sera encore le cas les saisons prochaines, puisque nos bons résultats vont amener les autres clubs à essayer de prendre les éléments qui ont progressé chez nous".
Au TFOC, six joueuses étaient déjà sur le parquet l’an passé, et "certaines sont des piliers, Polina Pitou est chez nous depuis treize ans, Mariam Sididibé depuis dix ans". Ruta Staniulyte, la centrale, est issue du centre de formation et a signé son premier contrat pro cette saison : "les joueuses voient souvent le niveau de leur salaire avant les perspectives sportives donc on mise beaucoup sur la formation, parce que les joueuses qui en sortent ont de la reconnaissance en général, et veulent faire un bout de chemin avec nous" reconnait le président.
En terminant quatrième de la saison régulière, les joueuses savent qu’elles ont déjà réalisé la meilleur saison du club depuis son accession au meilleur niveau national, avec en prime la possibilité d’accrocher une place en coupe d’Europe : "nous sommes le plus petit budget du championnat de France, forcément il faudra qu’on réussisse à l’augmenter pour pouvoir y figurer dignement".
Avec 800.000 euros, le TFOC est loin derrière Cannes, Mulhouse ou Nantes, aux finances deux à quatre fois supérieures. La marge de manœuvre est réduite pour un club financé à 75% par des partenaires public, la région en tête : "pour espérer se hisser dans le trio de tête français, il faudrait qu’on augmente notre budget de 50%".