Le syndicaliste CGT Joël Morreau a été condamné ce 26 février à 750 euros d'amende dont 500 euros avec sursis, pour "outrages envers des personnes dépositaires de l'autorité publique". Il aurait eu des propos déplacés lors de la visite gouvernementale du 22 février à Mulhouse.
"Je ne reprends pas le vocabulaire que vous avez développé. Vous avez reconnu les mots prononcés. Les faits d'outrage sont constitués", a estimé le juge du tribunal correctionnel de Mulhouse devant lequel Joël Morreau, 69 ans, ancien responsable syndical chez PSA, comparaissait dans le cadre d'une procédure de reconnaissance préalable de culpabilité.
Son avocat, Mounir Bentayeb, s'est lui aussi refusé à préciser à la presse les propos exacts tenus par le syndicaliste lundi lors d'une manifestation en marge d'un déplacement de Manuel Valls, Emmanuel Macron et Myriam El Khomri, qui étaient venus à Mulhouse défendre le projet de loi sur le travail.
Ce sont ces propos qui ont valu au syndicaliste de passer une nuit en garde à vue.
Vendredi, quelque 150 militants, selon la police, membres de la CGT, de la FSU et du Front de gauche notamment, ont manifesté leur soutien à Joël Moreau devant le tribunal, certains brandissant des pancartes proclamant: "Je suis Joël".
"Si Valls voulait nous faire taire, c'est raté", a commenté M. Morreau à l'AFP.
Joël Morreau comparaissait pour outrages envers des personnes dépositaires de l'autorité publique, en l'occurrence Manuel Valls, des CRS et des gendarmes mobiles.
Aucune des victimes ne s'est constituée partie civile.
La manifestation de lundi, à laquelle avait pris part une centaine de personnes, avait été organisée devant une agence Pôle emploi où avait lieu la visite gouvernementale. Selon des témoignages rapportés par la CGT Métallurgie Alsace, Joël Morreau aurait
"haussé la voix, dénoncé le projet de loi, les attaques contre les acquis sociaux", tout en restant "dans le cadre du discours syndical". Le syndicat avait dénoncé le "déploiement policier de très grande envergure" qui avait entouré la visite.
Les manifestants avaient été empêchés de s'approcher de l'agence Pôle emploi et avaient été "parqués pendant deux heures sur un parking à plusieurs centaines de mètres" du lieu prévu de la manifestation, selon la CGT.
Source : AFP