Meeting hier soir à Schiltigheim en présence de Nicolas Sarkozy, reparti en campagne pour les régionales. Le président des Républicains est venu soutenir la liste de Philippe Richert "Unissons nos énergies" dans l'ACAL. Un meeting où il était davantage question de politique nationale que régionale.
Le président des Républicains, qui avait très vivement critiqué l'exécutif juste après les attentats, animait son premier meeting depuis les sanglants événements, à Schiltigheim (Bas-Rhin), en soutien à Philippe Richert, actuel président d'Alsace, la seule région dirigée par la droite, et candidat à la présidence du Grand-Est (Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne).
Au début de son discours, l'ex-chef de l'Etat a fait respecter par les quelque 2.000 personnes présentes, selon les organisateurs, une minute de silence pour les victimes des attentats de Paris et du Stade de France (130 morts, plus de 350 blessés).
"Nous ne servirons pas la France en mettant la démocratie entre parenthèses, chacun doit s'imposer un effort, sur lui -même", a affirmé M. Sarkozy.
"Le temps n'est pas aux arrière-pensées, aux calculs, aux manoeuvres. Il y a trop de douleurs pour penser aux manoeuvres. Restons au-dessus". Partisan de la "solidarité" avec le gouvernement après les attentats - terme qu'il préfère à "l'unité nationale" prônée par Alain Juppé, son concurrent à la primaire pour 2017 - M. Sarkozy a rappelé qu'il approuvait l'état d'urgence décrétée par le président François Hollande. "J'approuve la déchéance de nationalité pour les binationaux (...) j'approuve les pouvoirs exceptionnels (...) pour débusquer les assassins, ceux qui les manipulent, ceux qui les arment", a-t-il lancé.
Créditée par les sondages, avant les attentats, d'une victoire en décembre, la droite se voit concurrencée par le Front national, surtout dans les deux régions du Nord et du Sud-est ou Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le-Pen sont candidates.
De leur côté, les socialistes entendent profiter de la forte hausse de popularité de M. Hollande depuis le 13 novembre (de 7 à 17 point selon les enquêtes).
Examen de conscience
"Je veux dire avec gravité que nous avons déjà trop attendu pour mettre en place l'état d'urgence, trop attendu pour donner à la police et à la gendarmerie les moyens de démanteler les trafics d'armes de guerre, pour entraver la libre-circulation des terroristes (...) Trop attendu pour tirer dans tant de domaines les leçons des attentats du mois de janvier", a affirmé M. Sarkozy. "Ces attentats auraient dû nous conduire à agir plus tôt", a-t-il martelé."La tragédie nous oblige collectivement à un effort de lucidité et à un véritable examen de conscience à propos de l'affaiblissement de la République. Nous avons une opportunité historique de reconstruire une Nation fraternelle (...) Ce rendez-vous, nous n'avons pas le droit de le manquer", a-t-il conclu.