Claudie Lefrère-Chantre se souvient. Elle nous confie son récit sur l'exode de sa famille maternelle lors de la Première Guerre mondiale, et de sa grand-mère, Emilienne Richard.
Claudie Lefrère-Chantre se souvient. Elle nous confie son récit sur l'exode de sa famille maternelle lors de la Première Guerre mondiale, et de sa grand-mère, Emilienne Richard."Ma famille maternelle vivant dans un des dix départements français occupés par les Allemands entre 1914 et 1918, s'est trouvée affectée par les conséquences de cette occupation.
Elle a connu le sort de ceux que l'on appelle les "réfugiés français" et plus précisément du groupe des "rapatriés"selon le qualificatif administratif.
Le sort des réfugiés
Au total il y a eu 2 millions de réfugiés français .Ils quittaient les régions de l'Est et du Nord envahies pour se réfugier, volontairement ou non, dans la France non-occupée.
Ma grand-mère maternelle née en 1901, orpheline de père a d'abord vu partir tous les autres membres de sa famille et sa mère elle même .
Les "bouches inutiles"
Les Allemands se débarrassaient des "bouches inutiles" c'est à dire des enfants de moins de 13 ans, des "vieillards" et des malades ou handicapés.Ma grand mère qui avait 13 ans au début de la guerre a été "bloquée" par les Allemands.
Elle a travaillé pour eux dans une ferme.
Elle n'a pas réussi à empêcher le départ imposé de sa mère et elle s'est retrouvée seule de la famille au village (Jonville en Woëvre dans la Meuse) entre 1915 et 1917.
Périple imposé
Les Français expulsés des régions occupés par les Allemands, rejoignaient la France par la Suisse selon un itinéraire d'évacuation accepté par la France, l'Allemagne et la Suisse.Ma grand mère a vécu ce périple à partir du 12 février 1917 et a laissé un petit journal.
Ces Français (souvent des ruraux) quittaient leurs villages pour la première fois de leur vie et se retrouvaient dans des régions françaises dont ils ignoraient tout.
Tous les départements français libres ont participé à l'accueil de ces réfugiés.
Heureux dénouement
L'administration française a accompli un travail énorme et les villes d'Evian et d'Annemasse ont eu un rôle capital.C'est dans les Alpes Maritimes que ma grand-mère va retrouver sa mère .
De 1914 à mars 1917 elle a ignoré totalement ou était sa famille.
Elle se mariera avec un garçon rencontré dans l'arrière pays niçois là où sa famille a été réfugiée".
Si vous souhaitez échanger sur ce sujet avec Claudie Lefrère-Chantre, vous pouvez la contacter par courriel à cette adresse : chantre.claudie@neuf.fr .