Une pétition en ligne contre les tirs d’effarouchement des étourneaux à Vittel rassemble plus de 18 500 signatures, ce 3 décembre 2024. Entre riverains, associations et municipalité, le dialogue semble difficile.
Comme tous les ans des colonies d'étourneaux ont pris place dans les arbres à Vittel. Cet oiseau, plus grand qu'un moineau est considéré comme "nuisible" en France. En migration depuis l'Europe du Nord, les étourneaux se regroupent la nuit en colonie dans des grands arbres, souvent en ville, où ils trouvent chaleur, nourriture et sécurité. À Vittel, la mairie procède aux tirs d'effarouchement pour diminuer les nuisances. Une chose qui plaît moyennement à certains riverains et associations.
Des oiseaux retrouvés morts par des riverains
Des étourneaux retrouvés morts aux pieds des grands arbres au centre-ville de Vittel, ce fait a provoqué un élan d'indignation auprès de riverains sensibles à la protection de l'environnement. Une pétition en ligne rassemble actuellement plus de 18 500 signatures et demande l'arrêt "des tirs de pétards d'agents communaux" sur les colonies d'étourneaux.
Théo Salvini-Tomaselli a créé la pétition en ligne à la demande d'autres riverains du centre-ville. Lui-même habite à côté d'une zone de la ville concernée par les étourneaux. Des arbres à proximité d'un ancien parking abandonné, un endroit sans gêne pour les citoyens, selon cet habitant de Vittel.
"Le but de la pétition est d’essayer d’entamer un dialogue avec la mairie parce qu’il n’y a pas de dialogue possible, on n’a pas de réponse, ni combien ça coûte, ni sur l’efficacité des opérations... Il y a plusieurs oiseaux qui ont été retrouvés morts. Je ne suis pas contre les effarouchements, mais contre les tirs. Ils ne sont pas censés les tuer", explique Théo Salvini-Tomaselli.
Un arrêté municipal pour la période entre novembre et mars, autorise les moyens d'effarouchement des étourneaux dans la ville.
"Ce sont des opérations qui sont menées dans un but de prévention et de salubrité publique. Très clairement, les colonies d'étourneaux nichent en plein cœur de ville, en plein secteur résidentiel et génèrent des nuisances sur le domaine public. Ce sont notamment les fientes qui sont problématiques... En terme de santé publique, salubrité, d’hygiène, ces opérations sont menées sur des secteurs très précis du centre-ville", explique le service communication de la municipalité.
Des mesures "moyennement efficaces"
Pour les naturalistes plusieurs solutions existent pour effaroucher les étourneaux. Les tirs ne sont pas préconisés car peu efficaces.
"Les tirs provoquent de la mortalité. Il existe d'autres moyens comme les cris d’oiseaux blessés, diffusés par haut-parleur ou l'effarouchement par des prédateurs, comme les faucons. Mais ça ne marche pas à 100 %, toutes ces mesures sont moyennement efficaces ça divise l’opinion publique et on n'a pas beaucoup de solutions. En plus le problème n’est pas créé par les oiseaux mais par l’homme", précise Dominique Landragin de la Ligue de protection des oiseaux.
Les étourneaux sont chassés en forêt. Dans les villes ils sont plus en sécurité et trouvent de la nourriture. Le soir ils se regroupent par millier pour dormir. Dès le début du printemps, ils vont rentrer sur leurs territoires au nord de l'Europe.
Ça fait 10 ans que la municipalité canarde les étourneaux et dites moi avec quelle efficacité?
Claude Maurice, naturaliste
"La première solution est déjà de préserver la zone de repli pour les étourneaux. Après il faut voir si ça pose de gros problèmes...On ne peut pas laisser une municipalité tirer dans les arbres la nuit... Je pense que ça entraîne de la souffrance animale et à partir de ce moment, on n'est pas d’accord... On les fait souffrir et puis ils vont se poser où pour dormir", ajoute Claude Maurice, président de l'association Oiseaux Nature.
La pétition en ligne contre les tirs d'effarouchement de la cité thermale compte 18 613 signatures ce mardi 3 décembre 2024. Pour les naturalistes d'autres espèces d'oiseaux, cette fois-ci protégées, nichent avec les étourneaux et se retrouvent victimes collatérales.