Agriculture : la Confédération paysanne espère remporter une dizaine de chambres en France lors des prochaines élections

Malgré un mode de scrutin défavorable, le syndicat classé à gauche espère bousculer l’ordre établi depuis cinquante ans dans les chambres d’agriculture de l’hexagone. En Lorraine, elle ne peut pas espérer devancer le syndicat majoritaire, la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA), mais elle souhaite pousser ses thèmes de campagne jusqu’au bout.

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Même si elle se situe à l’exact opposé de la Coordination rurale, la Confédération paysanne partage avec elle le même rejet du mode d’élection des représentants dans les chambres d’agriculture. "Nous réclamons une élection à la proportionnelle intégrale, parce qu’avec nos 21% dans les Vosges en 2019, nous n’avons obtenu que deux sièges sur 33" rappelle Thierry Jacquot, porte-parole pour la Lorraine.

Sans majorité, impossible de peser sur les dossiers que le syndicat défend : "nous demandons des revenus décents pour les paysans, et notamment des prix minimums garantis. Mais ça, évidemment, le syndicat majoritaire n’en veut pas".

La Conf’, comme l’appellent ses adhérents, suit en Lorraine les mots d’ordre nationaux, et notamment le rejet "d’une course au rendement, au moins cher, au moins-disant social, et au moins-disant environnemental". Le porte-parole lorrain regrette "la compétition entre les paysans, organisée par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Nous ne sommes pas contre le commerce, mais nous voulons qu’il soit durable, équitable et solidaire".

En Lorraine, la Confédération paysanne dénonce "les excès de la méthanisation, qui posent de nombreux problèmes, notamment concernant les digestats qui tuent les sols. Mais pour la production de gaz, là on a des prix garantis" ironise Thierry Jacquot. Le porte-parole de la Conf’ en Meurthe-et-Moselle, Raphaël Chenot rappelle que "la méthanisation, c’est encore plus de tracteurs sur les routes, et moins de place pour l’élevage herbagé".

Le syndicat classé à gauche s’oppose également aux parcs photovoltaïques qui sont montés sur des terrains agricoles : "on voudrait plutôt qu’ils soient installés sur les toits et sur les nombreuses friches dont on dispose".

Objectif 20% des voix

Concernant la présence du loup, la Conf’ partage la nécessité d’une régulation dans la région, "mais on ne peut pas prétendre éradiquer la faune sauvage… il lui reste peu d’espace pour évoluer librement, l’homme est partout, y compris dans les Hautes Vosges" explique Thierry Jacquot. Le syndicat réclame "le financement à 100% des mesures de protection contre le prédateur, c’est insupportable que l’éleveur victime doive aujourd’hui payer 20% de sa poche".

Le syndicat espère prendre une dizaine de chambres d’agriculture lors des élections qui se déroulent du 15 au 31 janvier 2025, dont l’Ardèche, les pays de la Loire, l’Ariège, la Drome… Mais pas la Lorraine : "on voudrait ne pas descendre en dessous des 20%, nos listes sont présentes dans tous les départements et on compte sur une forte mobilisation".

En 2019, l’abstention dans le Grand Est était de 54%. La campagne se fait essentiellement sur les réseaux, après une présentation de la liste le samedi 4 janvier sur le marché d’Épinal pour les élections dans les Vosges.

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