Benjamin Polin va prendre le départ du championnat du monde du 100 km sur route en Inde ce samedi 7 décembre. Le Spinalien espère intégrer le Top 10 mondial et pourquoi pas décrocher la médaille d'or par équipe avec les Bleus, au terme d'une épreuve à laquelle il a pris goût ces dernières années.
Trois ans seulement après ses premiers pas sur cette distance, Benjamin Polin s'apprête à disputer ses deuxièmes championnats du monde du 100 km sur route. Ce samedi 7 décembre, dans la chaleur de Bangalore en Inde, il va tenter d'intégrer le Top 10 mondial. Pour ce faire, il lui faudra sans doute améliorer son record personnel établi en 6h29. Soit une moyenne de plus de 15 km/heure !
"En Inde, ça va être très particulier. Les coureurs européens et américains risquent d'être déboussolés par les conditions chaudes et humides. On ne sait pas trop à quoi s'attendre, prévient le Vosgien de 29 ans. Il va falloir bien se connaître, bien courir à la sensation et pas tant au chrono".
Champion de France dès sa première course
Grand habitué des trails longue distance, Benjamin Polin s'est fait un nom dans le milieu ces dernières années en empilant les victoires et en se constituant un joli palmarès. Mais en 2022, il sort des sentiers escarpés pour s'aligner au départ du championnat de France du 100 km sur route. Première expérience et premier coup d'éclat : il décroche en Dordogne la couronne de champion de France. Un titre qu'il conservera l'année suivante.
"On apprend à l'aimer cette distance. C'est une distance assez tactique, où il faut avoir une vraie gestion de son allure, détaille le Spinalien. Pour bien finir un 100 km, il faut courir intelligemment, même si pour tout le monde, c'est difficile. La progression à l'entraînement est également plus palpable qu'en trail. J'y ai pris goût, donc j'y retourne !"
Pas d'entraîneur, pas de staff médical
Sélectionné en équipe de France dès 2022, Benjamin Polin termine 19ᵉ des championnats du monde à Berlin. Une place d'honneur qui va permettre aux Bleus de se classer vice-champions du monde par équipe. Depuis cette belle performance, le Lorrain dispose du statut d'athlète de haut niveau. Mais il n'a pas changé pour autant grand-chose à ses habitudes.
Bien que licencié à l'Athletic Vosges Entente Clubs (Avec), il n'a pas d'entraîneur, pas de staff médical et établit lui-même sa préparation. Le tout en continuant à travailler à temps plein comme ingénieur pour le Syndicat départemental d'électricité des Vosges (Sdev). À raison de deux séances quotidiennes d'entraînement (dont une sortie d'au moins 20 km), ses journées sont minutées.
Médaille d'or par équipe ?
"Ça demande beaucoup d'organisation. Le midi, je mange en cinq minutes et je repars au boulot directement après avoir couru. Et le soir, je file m'entraîner dès que je sors du travail. Cela fait des journées bien remplies, mais j'arrive à trouver mon équilibre comme ça, assure le Spinalien. Je ne voulais pas d'un cadre trop structuré, j'aime avoir de la liberté, tout en étant exigeant avec moi-même".
Benjamin Polin attache aussi une grande importance à son alimentation et à son sommeil (au moins huit heures par nuit). Une bonne hygiène de vie, qui lui a permis jusqu'à présent d'éviter les blessures et de poursuivre sa progression sur route. En mars 2024, à Sainte-Maxime (Var), il est d'ailleurs devenu champion de France du marathon en (2h23'10).
À Bangalor, sur un circuit de 4,86 km situé à 900 mètres d'altitude, l'équipe de France aura une belle carte à jouer. Le chef de fil des Bleus Guillaume Ruel, qui a explosé son record personnel cette année (6h13'41), visera le titre en individuel. Le classement par équipe sera déterminé par les temps cumulés des trois meilleurs athlètes de chaque nation. Si Benjamin Polin finit parmi les dix premiers, les Français pourraient bien monter sur la plus haute marche du podium.