Attaques dans l'Aude : trois morts, le preneur d'otages a réclamé la libération de Salah Abdeslam

Une prise d'otage dans un supermarché de Trèbes (Aude) a fait deux morts ce vendredi. Plus tôt dans la journée, le preneur d'otage avait tué le passager d'une voiture à Carcassonne. Il a été abattu par les forces de l'ordre en début d'après-midi.

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Un Franco-Marocain suivi pour radicalisation est soupçonné d'être le preneur d'otages, selon une source proche de l'enquête. Le Premier ministre Edouard Philippe, qui a qualifié la situation de "sérieuse", a estimé que tout laissait "penser qu'il s'agirait d'un acte terroriste", alors que la France est sous forte menace jihadiste depuis 2015.

Il demande la libération de Salah Abdeslam


Selon les informations de France 2, le preneur d'otages d'un supermarché de Trèbes réclame la libération de Salah Abdeslam, le dernier survivant des commandos des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis.

"Selon nos informations, il demande la libération de plusieurs prisonniers, notamment Salah Abdeslam. Il demande à ce que soit reconnu son statut de combattant au sein du groupe Etat islamique, qu'il soit considéré comme un politique", a expliqué la journaliste Audrey Goutard.


Le preneur d'otages du supermarché de Trèbes est soupçonné d'avoir tué trois personnes et d'avoir blessé deux autres personnes au cours de trois attaques menées vendredi matin à Carcassonne et à Trèbes (Aude), ont expliqué des sources proches de l'enquête.

"Le suspect a d'abord volé une voiture à Carcassonne, tuant un passager et blessant le conducteur, avant de toucher à l'épaule un CRS à proximité de la caserne située non loin de là. Ensuite, il a tué deux autres personnes au cours de la prise d'otages dans le supermarché de Trèbes", ont précisé ces sources.

Live.Prise d'otages à Trèbes dans l'Aude - France 3 Occitanie

Une prise d'otages est en cours dans un supermarché de Trèbes dans l'Aude près de Carcassonne. L'agresseur se réclame de Daech. Deux personnes seraient décédés dans le supermarché. Un CRS a été blessé lors d'une fusillade.

Suspect neutralisé​

Le preneur d'otage a été abattu par les forces de l'ordre peu avant 15 heures. D'après le parquet de Carcassonne, il s'est revendiqué de l'EI.

La section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie et le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb se rend sur place. La dernière attaque meurtrière en France s'était produite le 1er octobre à Marseille (deux mortes).

Un témoin a déclaré que l'auteur des coups de feu avait crié "Allah Akbar" en rentrant dans le supermarché, a-t-on indiqué de source proche du dossier.

"Un homme a crié et a tiré des coups de feu à plusieurs reprises", a raconté une cliente du supermarché sur Franceinfo. "J'ai vu une porte de frigo, j'ai demandé aux gens de venir se mettre à l'abri. Nous étions dix et nous sommes restés une heure. Il y a eu encore des coups de feu et on est sorti par la porte de secours derrière".

Tous les accès à la commune de Trèbes étaient bloqués dès la sortie de l'autoroute, où étaient postés des membres des forces de l'ordre fortement armés, a constaté un journaliste de l'AFP. Un hélicoptère de la gendarmerie survolait le secteur.

Un CRS blessé


Quelques minutes avant que ne survienne cette prise d'otages, un CRS rentrant d'un footing avec plusieurs collègues a été légèrement blessé par balle à l'épaule à Carcassonne par un homme armé qui a pris la fuite, selon des sources proches du dossier.

Le Premier ministre a indiqué que le pronostic vital du CRS n'"était pas engagé". La voiture de l'homme qui a tiré sur des CRS a été retrouvée sur le parking du supermarché de Trèbes, a-t-on appris de source proche du dossier.

La préfecture de l'Aude a annoncé sur Twitter que le secteur de Trèbes "était interdit" et a demandé à la population de "faciliter l'accès aux forces de l'ordre".

Selon le rectorat de Montpellier, les quatre écoles et collèges de Trèbes ont été confinés. L'antenne du GIGN de Toulouse est arrivée sur place, soutenue par les policiers d'élite du Raid et de la BRI. Pour la Sécurité civile, 80 pompiers et membres d'équipes médicales étaient sur les lieux, avec deux hélicoptères, selon l'Intérieur.


Le contexte terroriste en France
Ces attaques interviennent alors que la France vit sous une constante menace terroriste depuis la vague d'attentats jihadistes sans précédent, parfois de masse, qui ont fait 241 morts depuis 2015.

La France fait partie de la coalition militaire internationale intervenant en Syrie et Irak contre l'EI, qui perd peu à peu tous ses bastions.

Aujourd'hui, "on ne peut pas parler de risque terroriste moins important. On fait notamment face à une menace endogène, c'est un risque qui va durer, plus difficile à déceler", a relevé en début de semaine un haut responsable de la lutte antiterroriste, dans un entretien à l'AFP.

La prise d'otages est une stratégie utilisée par les jihadistes: le 9 janvier 2015, deux jours après la tuerie de Charlie Hebdo, Amédy Coulibaly avait retenu les clients et le personnel de l'Hyper Cacher de la Porte de Vincennes. La prise d'otages avait fait quatre morts. Amédy Coulibaly avait été abattu par les forces de l'ordre.

La dernière attaque meurtrière en France date du 1er octobre 2017 lorsque, sur le parvis de la gare Saint-Charles à Marseille, un Tunisien de 29 ans avait tué au couteau deux cousines, avant d'être abattu par la police. L'EI a revendiqué ces assassinats, mais les enquêteurs français n'ont pas, pour l'heure, trouvé d'élément reliant l'assaillant à l'organisation jihadiste.
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