L'association des maires du Nord (AMN) fait part d'une colère des élus locaux qui la composent. "En pleine crise, normalement on freine les dépenses et là on prend une mesure qui va avoir un réel coût pour les mairies", explique Patrick Masclet, président de l'AMN.
Dans le Nord, il y a un mois, sur les 650 maires sollicités pour avis sur la question de la date (rentrée scolaire 2013 ou 2014) d'application de la réforme des rythmes scolaires, une forte majorité - de l'ordre de 80% - s'est prononcée pour 2014 affirme Patrick Masclet, président de l'Association des maires du Nord."L'argument principal est celui du coût que cela engendre : le maire de Lyon a annoncé dans une estimation - qui fait référence - que le coût moyen est de 150 euros par an et par enfant. L'Etat propose 50 euros par enfant en "one shot" (1) pour ceux qui choisissent d'appliquer la réforme en 2013. Cela suscite un énervement des élus, un ras-le-bol", témoigne Patrick Masclet.
"La quadrature du cercle"
Par ailleurs, les municipalités doivent se prononcer avant le 1er mars 2013, si elles souhaitent instaurer la réforme à la rentrée de septembre 2013. Ce qui signifie aussi que les maires doivent réunir leurs conseils municipaux avant le 8 février car les conseils généraux ont 20 jours pour répondre aux mairies à des demandes de transports scolaires le mercredi matin. Or, aucun décret n'est encore publié. Les municipalités ne peuvent donc rien décider pour le moment. "C'est la quadrature du cercle", commente Serge Martin, directeur de l'association des maires du Nord.Dans le Pas-de-Calais, des réunions d'informations sont programmées à Saint-Pol-sur-Ternoise le 1er février. A Bruay-la-Buissière et Dainville le 6 février, Arques le 12 février et Desvres et Montreuil-sur-Mer le 13 du même mois.
Les quelque 900 maires des communes du département ont été invités à ces réunions qui se dérouleront en présence de responsables de la Direction des services départementaux du Pas-de-Calais de l'Education nationale.
(1) Des dotations majorées pourront avoir lieu ensuite mais les conditions sont telles qu'aucune ville du Nord n'y a droit selon Patrick Masclet.
Grève dans le primaire aujourd'hui
Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale, présente son projet de loi de refondation de l'école en Conseil des ministres sous la pression du principal syndicat du primaire qui appelle à une journée de mobilisation."Notre objectif est la réussite de tous les élèves", a souvent martelé M. Peillon. "Ce n'est pas la peine d'en laisser 25 ou 30 % sur le bord de la route. Les grands systèmes éducatifs qui marchent, c'est des systèmes qui sont capables d'emmener tout le monde."
La réforme des rythmes scolaires dans le primaire avec le retour de la semaine de 4,5 jours, abandonnée en 2008, devrait y contribuer, grâce à un allègement des journées de classe et des activités culturelles, sportives ou artistiques.