Avec son nouvel entraîneur, René Girard, Lille "remet les compteurs à zéro" cette saison, estime l'un des derniers joueurs cadres d'une équipe fortement rajeunie, le défenseur Franck Béria. Interview.
Comment s'est déroulée cette préparation sans Coupe d'Europe à l'horizon ?
Franck Béria : "Bien, même si elle a été différente des autres années. Avec la Coupe d'Europe, il fallait être prêt tôt, avant la reprise du championnat. Là, on y va crescendo, on est plus serein. Maintenant, pour les joueurs comme moi qui étaient habitués à la Coupe d'Europe, son absence sera une adrénaline en moins, ça va créer un manque.Mais cette préparation nous a permis de découvrir un groupe jeune, mais qui vit dans la bonne humeur. Il y aura de la concurrence et c'est bien. Le but, c'est de faire la transition la plus propre possible, d'emmener cette génération le plus loin possible. Ces jeunes ont plus de talent que nous à leur âge, mais ils doivent
aussi être plus matures et comprendre que rien n'est acquis d'avance".
Quelles sont vos impressions sur René Girard ?
FB : "Je l'ai connu en équipe de France Espoirs, c'est un entraîneur proche de ses joueurs. Il a sa personnalité et tant mieux. Si on avait affaire au même genre d'entraîneur, ce ne serait pas drôle. La diversité fait avancer. Quand on a un nouvel entraîneur, on remet les compteurs à zéro, tout le monde veut gagner sa place. Le crédit que certains avaient avant, ils ne l'ont plus. Les joueurs qui travaillent aussi dur que les autres mais n'ont pas le temps de jeu souhaité peuvent trouver injuste de ne pas être récompensé. Mais l'entraîneur doit aussi savoir gérer l'égo des uns et des autres. C'est un juste milieu à trouver."
Comprenez-vous le changement de cap des dirigeants lillois, qui misent sur
la jeunesse et la formation ?
FB : "Les dirigeants sont dans la réalité. Qu'ils aient la tête sur les épaules montre qu'ils bâtissent sur la durée. On a été victime de notre succès en 2011, on était à l'avance sur les plans donc certaines choses ont été décalées. Quand tu regardes les pépins des gros clubs, c'est plus prudent d'agir comme ça. Il y a des salaires dont il fallait se passer et la réalité sportive nous rattrape tous les ans : les meilleurs joueurs partent.
Pour moi, c'est un honneur de faire partie des plans du club. Quand on bâtit un nouveau groupe, qu'on a connu la Coupe d'Europe et qu'on n'y est plus, l'objectif est d'y regoûter. On sait que cela ne se fera pas en un claquement de doigt mais on a la qualité pour le faire".