Des centaines de manifestants, essentiellement des jeunes femmes, ont participé samedi à Paris et dans d'autres villes en France, dont Lille, à une "Marche des salopes" ("SlutWalk") pour protester contre "la culpabilisation des victimes d'agressions sexuelles" et le "sexisme".
"Non, c'est non. Un viol n'est jamais ni consenti, ni provoqué, ni de la faute de la victime!". "Non, mon corps n'est pas une invitation" "Non, je ne suis pas charmante." ce sont quelques-unes des pancartes que l'on pouvait lire ce samedi place de la République à Lille.
Des défilés de ce type ont eu lieu ce samedi dans plusieurs autres villes de France (Bordeaux, Clermont-Ferrand, Paris, Lyon, Rouen, Toulouse), mais aussi dans trois villes sud-africaines et à Philadephie, aux Etats-Unis, a indiqué à l'AFP l'organisatrice de la "SlutWalk" française, Gaëlle Hym.
Parmi la quarantaine de manifestants à Lille, une étudiante de 23 ans, qui dit avoir été violée, a raconté à l'AFP la réaction de certains de ses amis: "A l'époque, on m'a demandé comment j'étais habillée. J'ai expliqué que je portais un jean et un T-shirt. On m'a répondu: +ah, dans ce cas, ce n'est
pas normal+".
Tu n'aurais pas dû t'habiller comme ça ou tu n'aurais pas dû boire...
"Le but est à la fois de dénoncer le viol, mais aussi le traitement que subissent les victimes de la part de la police et de la famille, le fait de faire reposer
la responsabilité sur elle en lui disant +tu n'aurais pas dû t'habiller comme ça+ ou +tu n'aurais pas dû boire", a expliqué à l'AFP Claire Ménard, 21 ans, étudiante à Paris. "Il y a beaucoup de progrès à faire. En France on impose des parcours odieux aux victimes de viol, on leur fait par exemple traverser la ville pour faire des examens, on veut que ça change. C'est incroyable qu'il y ait encore des viols dans les RER, les trains, alors qu'on pourrait mettre des caméras", a aussi dénoncé Gaëlle Hym, lors de cette 3e édition en France de la "Marche".
Le phénomène des "Slutwalks" est né à Toronto, au Canada, en avril 2011, sous la forme d'une manifestation dénonçant les propos d'un policier qui avait dit que "les femmes devraient arrêter de s'habiller comme des salopes si elles ne veulent pas être victimes". Plus de 250 villes dans le monde ont, depuis, organisé des marches similaires.