Avec près d'une trentaine de boutiques spécialisées, c'est un marché particulièrement dynamique dans la région qui a été sauvé, ce midi, par les parlementaires européens.
Dans les quinze plus grandes grandes villes du Nord - Pas-de-Calais, les vapoteurs (usagers de la cigarette électroniques) peuvent facilement trouver 26 boutiques spécialisées. De nouvelles sont annoncées par plusieurs chaînes de magasins à Calais, Roubaix, Gravelines, Arras ou Lens.
La France en comptera 500 à la fin de l'année, selon un collectif de professionnels. Et c'est sans compter les bureaux de tabacs, les pharmacies (dans l'illégalité) ou même les supérettes et supermarchés, qui mettent des cigarettes électroniques à la vente.
Ce mardi, certains commerçants ont participé à un mouvement national de protestation, en fermant boutique et site web. Un moyen d'attirer l'attention sur le vote, au Parlement européen, d'un amendement visant à donner aux pharmacies le monopole de la vente de cigarettes électroniques.
"Les gens se seraient tous remis au tabac"
Une majorité de parlementaires, issus de la droite et du centre essentiellement, a voté contre cet amendement, mardi midi. Un marché est donc sauvé. A Roubaix par exemple, Timothée et Gabriela Polfliet, pourront poursuivre leur activité, lancée il y a seulement deux mois et demi.
"Je n'aurais pas imaginé qu'on nous interdirait de vendre des cigarettes électroniques", confie Timothée, en charge du site internet de la boutique labonneclope. Comme ses collègues, il vante la vocation sanitaire de la cigarette électronique : "Les progrès de mes clients pour arrêter la cigarette sont vraiment là. J’ai vu des personnes qui fument depuis 30 ans arrêter en une semaine et demi."
Avec cet amendement, "la cigarette électronique était vouée à mourir", ajoute le commerçant. "Les gens se seraient tous remis au tabac traditionnel... et l'Etat et les industriels du tabac seraient très contents", lance-t-il. Une critique renforcée depuis que l'on sait que le seul tabagiste Philipp Morris a dépensé 1.4 millions d'euros en lobbying au Parlement européen.
Critique déjà émise en mai dernier, lorsque le gouvernement avait dévoilé un projet de loi visant à interdire le vapotage dans les lieux publics...
De nouvelles restrictions
La nouvelle directive tabac n'a pas été totalement vidée de sa substance par les parlementaires. Ainsi, même si les dispositions doivent encore être transcrites par les parlements nationaux et ne s'appliqueront donc pas avant 2017, le vote du jour n'est pas que positif pour les professionnels du secteur.
La cigarette électronique sera en effet interdite de vente aux mineurs et de publicité. A l'image du tabac traditionnel. Lequel est d'ailleurs lui aussi touché : les étiquettes anti-tabac couvriront 65% des paquets ; les cigarettes aromatisées seront interdites ; les menthols aussi, mais plus tard (huit ans après la promulgation de la loi).