Outre Steeve Briois, élu dès le 1er tour à Hénin-Beaumont, le Front National peut maintenir 35 de ses candidats au second tour des municipales dans le Nord Pas-de-Calais. Mais le parti de Marine Le Pen a peu de chance de remporter d'autres villes dans la région.
##fr3r_https_disabled##Dimanche, un candidat du Front National a remporté pour la première fois une élection municipale dans le Nord Pas-de-Calais, qui plus est dans un vieux bastion socialiste : Steeve Briois a récolté 50,26% des voix à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), ce qui lui permet d'être élu sans devoir passer par un second tour. Au total, le parti de Marine Le Pen a présenté des listes dans une cinquantaine de communes du Nord Pas-de-Calais. A l'issue du premier, 35 candidats estampillés FN sont en capacité de se maintenir au second tour. Mais les chances de remporter une autre ville de la région semblent très faibles.
Le FN en tête à Montigny-en-Gohelle
Outre Steeve Briois, un seul autre candidat du Front National est arrivé en tête du 1er tour : il s'agit d'Emmanuel Rignaux à Montigny-en-Gohelle (Pas-de-Calais). Il obtient un score 28,86% des voix, face à une gauche divisée avec un maire sortant PS (Bruno Yard, 26.84%), un dissident socialiste (Claude Ponchaut, 20.91%) et un candidat communiste (Edmond Bruneel, 17.51%). Si quatre listes sont qualifiées pour le second tour, trois au maximum devraient se maintenir.Le candidat FN, lui-même, ne se voit pas gagner dimanche prochain. "Ce score témoigne d’un ras-le-bol", a déclaré Emmanuel Rignaux à La Voix du Nord. "Désormais, j’aurai six ans pour bosser les dossiers. Il y aura enfin une vraie opposition en face, ça va changer."
En seconde position dans 8 communes
Dimanche, le Front National est arrivé en deuxième position dans 8 communes du Nord Pas-de-Calais : Billy-Montigny (José Evrard, 26.93%), Boulogne-sur-Mer (Antoine Golliot, 21,55%), Bruay-la-Buissière (Maryvonne Clergé, 36.84%), Carvin (Alain Beghin, 35.22%), Lens (Hugues Sion, 19.99%), Outreau (Daniel Gest, 25.49%), Ronchin (Thérèse Lesaffre, 19.80%) et Sin-le-Noble (Bruno Wosinski, 23.69%). Mais aucun de ces candidats ne paraît en mesure de l'emporter dimanche prochain, pas même ceux qui ont réalisé un très gros score comme Maryvonne Clergé et Alain Beghin.A Bruay-la-Buissière, le maire sortant Alain Wacheux (PS) a manqué la réélection dès le 1er tour pour seulement 40 voix (49.49%). Selon La Voix du Nord, le FN est arrivé en tête dans 3 bureaux mais ne dispose d'aucune réserve de voix au 2e tour, si ce n'est chez les abstentionnistes.
A Carvin, Philippe Kemel, le député-maire PS sortant est arrivé en tête avec 46,31% des voix. Son challenger du Front National, Alain Beghin, dit encore y croire. "Rien n’est impossible", a-t-il déclaré à La Voix du Nord. "Dans tous les cas, nous aurons un poids dans la ville, on sera une vraie opposition". Mais même en cas de maintien au second tour de la liste Front de Gauche de Manuel Tourbez - arrivée 3e dimanche avec 18.47% des voix - les réserves de voix pour le FN sont minimes.
Le Front National arbitre du second tour à Roubaix, Douai, Dunkerque et Tourcoing
Dans les 26 autres communes où il peut de maintenir, le Front National aura au mieux un rôle d'arbitre, notamment à Roubaix, Douai, Dunkerque et Tourcoing où le second tour s'annonce particulièrement indécis. L'importance du vote FN aura également une influence sur le résultat final à Armentières, Béthune, Hazebrouck ou Calais, A Lille, un candidat Front National, Eric Dillies, sera présent pour la 1ère fois au second tour. Il a récolté 17.15% des suffrages, alors qu'il n'avait fait que 5.69% lors des précédentes municipales de 2008. Son maintien au second tour face à Martine Aubry (PS) et Jean-René Lecerf (UMP) ne devrait pas trop peser dans le scrutin, la maire sortante disposant d'importantes réserves de voix à gauche pour être aisément réélue.