Le président du RC Lens, Gervais Martel, s'est envolé dimanche pour l'Azerbaïdjan pour tenter de clarifier l'actionnariat du club et d'obtenir les 14 millions d'euros promis l'été dernier à la DNCG, le gendarme financier du foot français.
Selon le JDD et La Voix du Nord, Gervais Martel a pris une nouvelle fois l'avion dimanche à destination de Bakou, la capitale de l'Azerbaïdjan. Le président du RC Lens doit y rester jusqu'à jeudi. Après avoir obtenu la semaine dernière le report de son rendez-vous à la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG), il ne devra pas revenir les mains vides.
A son retour, Gervais Martel devra indiquer premièrement qui est véritablement le propriétaire du club, après avoir annoncé mi-décembre à la DNCG, qu'un changement d'actionnaire était possible à compter... du 1er janvier. A ce jour, il s'agit toujours d'Hafiz Mammadov, dont la société, le Baghlan Group, est actionnaire à 99.99% de RCL Holding, qui détient, elle, la majorité des parts du RC Lens. Mais en raison du "problème de liquidités" rencontré depuis plusieurs mois par l'homme d'affaires, c'est un autre Mammadov, Anar, sans lien de parenté - mais fils du ministre des Transports d'Azerbaïdjan - qui a avancé les 2.5 millions d'euros exigés par la DNCG pour lever l'interdiction de recrutement (qui n'a été finalement que partiellement levée). Selon Gervais Martel, un accord passé entre les deux Mammadov devait contraindre Hafiz à céder à Anar ses parts dans le club artésien, s'il ne parvenait pas à lui rembourser ces 2.5 millions avant le 31 décembre 2014. Mais Hafiz Mammadov a fait savoir qu'il n'avait jamais signé un tel "deal".
Discours contradictoire
Autre impératif pour Gervais Martel : obtenir le versement des 14 millions d'euros qu'Hafiz Mammadov s'était engagé, l'été dernier, à injecter dans les caisses du club à compter de janvier 2015. Une somme dont la DNCG veut désormais voir la couleur. La semaine dernière, Gervais Martel indiquait qu'une partie de cet argent était indispensable pour aller au bout de la saison. "ll manque un peu d'argent pour finir la saison, mais je n'ai aucune inquiétude. Mon échéance, c'est le 31 janvier", a-t-il déclaré jeudi dernier. Mais dimanche, Gervais Martel se contredisait lui-même, dans les colonnes du JDD, en expliquant cette fois que le club avait les moyens de faire face sans ces 14 millions. "C'est une certitude à 100%, pas une hypothèse à 70% : on ira au bout de la saison. Alors qu'on joue à Amiens pour un manque à gagner de 10 millions, on va se maintenir et continuer en L1 dans un stade refait à neuf. Ça se passera sur le terrain, pas en coulisses".Comment expliquer ce soudain changement de discours ? Gervais Martel pense-t-il obtenir de l'argent par un autre biais comme la vente d'un ou plusieurs joueurs ? Difficile à croire au regard de l'effectif déjà très étriqué dont dispose l'entraîneur des Sang et Or, Antoine Kombouaré. Certes, Yoann Touzghar, en froid avec son coach, a fait savoir qu'il voulait partir au mercato d'hiver et Lorient serait intéressé. Mais selon La Voix du Nord, Gervais Martel a été catégorique dimanche : "Pas question !". Reste qu'en football, on le sait, il ne faut jamais dire jamais. Un non "catégorique" peut aussi servir parfois à faire monter les enchères. Mais La Voix du Nord avance une autre piste. Selon le quotidien nordiste, la masse salariale - budgetée initialement à 13 millions d’euros - a été divisée par deux "grâce" à l'interdiction de recruter. Par ailleurs, le RC Lens aurait récolté 2 millions d'euros de recettes lors de Lens-PSG au Stade de France.
En tout cas, il n'y a plus de temps à perdre. Selon RMC, Gervais Martel pourrait être convoqué dès vendredi par la DNCG.