La peine du père d'un enfant de sept ans, qui s'était présenté à son école de Bruay-sur-l'Escaut avec un pistolet non chargé trouvé chez lui, a été ramenée mardi par la cour d'appel de Douai de 18 à 6 mois de prison ferme.
La cour l'a reconnu coupable d'acquisition ou détention d'arme de catégorie B, en l'occurrence un pistolet de calibre 6.35, mais pas de la "violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité" ayant exposé ses deux fils à un risque imminent de mort ou de blessures pouvant entraîner une mutilation - retenue en première instance par le tribunal correctionnel de Valenciennes.
Selon Me Emmanuel Riglaire, avocat du père trentenaire, "les conditions pour le délit de mise en danger d'autrui n'étaient pas là, parce qu'il faut exposer un risque immédiat". Or, a plaidé l'avocat auprès de l'AFP, "il n'y avait pas de munitions dans la maison et l'arme n'était pas chargée".
Bien connu de la justice
Le 10 mars, avant de partir pour l'école Léo-Lagrange, à la périphérie de Valenciennes, le garçon avait aperçu le pistolet dans le tiroir de la salle de bains familiale, qu'il avait ouvert pour prendre son dentifrice. Il l'avait mis dans son cartable, mais à l'école il avait été dénoncé par un camarade.La maîtresse avait alors récupéré l'arme et prévenu le père le soir même. Le lendemain, le directeur de l'école avait contacté la police, qui avait placé le père en garde à vue.
Bien connu de la justice, appartenant à la communauté sédentarisée des gens du voyage, celui-ci compte 28 mentions à son casier judiciaire pour divers faits, en France et en Belgique. En liberté conditionnelle, il était sorti de prison en octobre, après cinq ans en détention pour vol aggravé.
Il avait dit à l'audience en première instance avoir acheté l'arme pour 100 euros, afin de se défendre par rapport à des "embrouilles" passées. "Je regrette, j'aurais
pas dû la mettre" dans un tiroir de la salle de bains, avait-il déclaré, se justifiant par des menaces que la famille aurait reçues.