Cette liste, dont l'existence a été révélée par France 2, avait été fournie à la bourgmestre de Molenbeek par les autorités fédérales belges, après les attentats déjoués de Verviers.
En juin 2015, une liste de 80 noms de personnes radicalisées a été remise à la bourgmestre de Molenbeek. Sur cette liste, figurent les noms d'Abdelhamid Abaaoud, de Brahim et Salah Abdeslam ainsi que celui de Mohamed Abrini, recherché depuis mardi 24 novembre dans le cadre de l'enquête sur les attentats du 13 novembre à Paris. Ils étaient signalés, selon les cas, comme "radicalisé", "parti en Syrie" ou "appartenant à la mouvance islamiste". Sur cette liste figurait également une vingtaine de prédicateurs radicaux identifiés sur la commune de Molenbeek.
Selon France 2, cette liste a été transmise par l’Organe de coordination pour l'analyse de la menace (OCAM) (ministère de la Justice et de l'Intérieur belge). "Nous voulions avoir une vue d'ensemble, connaître le nombre de personnes liées au radicalisme, a confirmé Françoise Schepmans, la bourgmestre de Molenbeek à RTL.be. Grâce à ces informations, nous pouvions agir contre ces personnes dans la limite de nos compétences: prendre des arrêtés de fermeture de certains établissements, radier certaines personnes des registres de population afin de les priver de leurs droits sociaux, etc."
Enquêtes administratives
D'autres communes de Bruxelles avaient fait la même démarche. Qu'en on-elles fait ? "Des enquêtes administratives et de police ont été lancées, mais elles n'ont rien donné, répond la bourgmestre. Il n'y a pas eu d'informations particulières. Nous avons procédé à des radiations en ce qui concerne les personnes parties en Syrie. Pour le reste, c'est à la police fédérale de pouvoir identifier les personnes et de les arrêter et à la Justice de pouvoir les incarcérer. Mais vous savez, les radicalistes violents ne se manifestent pas en rue".Les deux frères Abdeslam, qui vivaient à Molenbeek, n'avaient pas commis de délits particuliers qui auraient justifié leur arrestation. Selon France 2, la police fédérale avait en plus demandé à la police locale de ne pas intervenir contre les personnes présentes sur la liste.
"Il est important que toutes les personnes concernées par ce radicalisme ou supposées l'être puissent avoir un bracelet électronique, que toutes les personnes qui reviennent de Syrie puissent être incarcérées", a également estimé la bourgmestre de Molenbeek. Les autorités belges ont été vivement critiquées pour avoir laissé se développer des cellules terroristes ayant fomenté depuis Bruxelles les attentats commis à Paris, qui ont fait 130 morts.