Ces dernières années, les dépôts sauvages se multiplient dans les campagnes. De nombreuses communes sont concernées en Picardie. Pour les maires, qui sont démunis face à ce problème récurrent, cela occasionne des frais importants.
C'est devenu un sujet de préoccupation majeur pour de nombreux maires. Les dépôts sauvages de déchets se multiplient un peu partout dans les campagnes et la Picardie n'est pas épargnée... Tout récemment, dans l'Aisne près de Soissons, plusieurs communes ont été touchées par cette problématique. Ces incivilités ont augmenté de 85 % de 2017 à 2021 selon les chiffres de la gendarmerie nationale.
À Sancy-les-Cheminots, Michel Lemaire, maire (SE) du village, a eu la désagréable surprise de découvrir un amas de 150 pneus usagés déposés en pleine nature, dans un champ. Cet acte n'est pas le premier de ce genre : "quelque part, c'est de l'incivilité, c'est toujours pareil. On est confronté à des opérations comme ça, ce n'est pas pensable."
Des coûts importants
Par le passé, il avait déjà amené lui-même des dépôts sauvages à la déchetterie dans une quantité moindre, mais là, ça ne pourra pas être le cas. Il a déposé une plainte auprès de la gendarmerie. Michel Lemaire chiffre les coûts à 3000 € environ pour sa commune afin de faire venir une entreprise.
Ce n'est pas à la commune de payer toutes les choses qui sont à nettoyer.
Michel Lemaire
Quelques kilomètres plus loin, même son de cloche à Vregny. Sauf, qu'il s'agit ici de 300 pneus. L’enlèvement de cette pollution devrait coûter cher... Le premier adjoint au maire de Vregny, Christian Lebrun, déplore au micro de France 3 Picardie : "notre petite commune n'a pas les moyens de résoudre un problème tel que celui-là. Donc j'espère que ça ne restera pas trop longtemps, parce que si ça reste 15 jours, on peut craindre qu'il y en ait d'autres qui soient ramenés." L'édile de la commune, Noël Tordeux (S.E.) dénonce : "Ce n'est pas aux citoyens de la commune de supporter cette charge."
Quelles solutions ?
Comme d'autres maires, il se sent démuni face à cette problématique. Il déplore notamment que les procédures destinées à confondre les auteurs aboutissent rarement. "On dépose plainte, on se déplace à la gendarmerie. On aimerait au moins qu'il y ait un suivi pour savoir si ça a abouti, ou pas et pour quelles raisons. Je sais que les administrations sont débordées, mais ça au moins, ce serait un respect envers les élus."
Pour régler ces incivilités, il a déjà réfléchi à "mettre des caméras de surveillance comme on a équipé la commune de vidéo protection, mais ici, c'est en dehors du périmètre de la commune centre donc c'est compliqué. On pourrait mettre des caméras de chasse, mais c'est compliqué aussi". Il évoque également un passage plus récurrent des gendarmes pour dissuader les dépôts.
Des solutions, Mathieu Fraise en recherche activement. Le maire de Vaucelles-et-Beffecourt se mobilise aux côtés de ses collègues pour lutter contre ce phénomène et le sentiment d’impunité. L'élu qui est aussi vice-président du Conseil départemental de l'Aisne indique : "il faut réussir à inverser la tendance. C’est-à-dire continuer de trouver des gens, de réussir à en arrêter et que les procédures aillent jusqu'au bout."
Pour lui, un fonds commun destiné à aider les communes à payer l’enlèvement des dépôts sauvages pourrait être une solution. Ce vendredi 31 janvier, les maires concernés du Soissonnais sont conviés à une réunion sur ce sujet en Sous-préfecture.
Avec Rémi Vivenot / FTV