La Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) dénonce "des conditions intolérables de détresse", et des droits fondamentaux "bafoués" pour des milliers de migrants de la "jungle" de Calais.
Des milliers de migrants vivent "encore dans la jungle de Calais dans des conditions intolérables de détresse et de dénuement total", et leurs droits
fondamentaux sont "bafoués", a accusé la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) dans un communiqué transmis vendredi.
Après avoir mené une mission sur le terrain et des auditions, la CNCDH "persiste" à demander l'"urgente dénonciation" des traités et accords du Touquet et de Sangatte qui, en repoussant la frontière britannique sur le sol français, "font de la France le "bras policier" de la politique migratoire du Royaume-Uni".
L'urgence de dénoncer les accords du Touquet
Cette commission indépendante constituée de représentants la société civile avait déjà dénoncé en juillet 2015 "l'iniquité" de ces accords bilatéraux et leurs effets sur la situation à Calais."Alors même que les rapports alarmants se sont succédé, émanant des Nations unies, du Conseil de l'Europe, de nombreuses institutions françaises, des milliers de femmes, d'enfants et d'hommes vivent encore dans la "jungle" de Calais, dans des conditions intolérables de détresse et de dénuement total, au mépris de leurs droits fondamentaux élémentaires", dénonce la présidente de la CNCDH, Christine Lazerges. Dans son avis, la commission s'alarme notamment "du nombre croissant de mineurs isolés étrangers à Calais" et demande "la mise en place, dans les plus brefs délais, d'un dispositif de stabilisation afin de leur permettre d'intégrer les structures de droit commun de protection de l'enfance".
Des améliorations par rapport à 2015 mais encore beaucoup de manques
La CNCDH note que "la situation a beaucoup évolué" depuis 2015, avec la "création d'un centre d'accueil provisoire et d'une clinique de soins", ainsi que la "mise en place de latrines, de conteneurs-poubelles, de points d'eau supplémentaires".Mais l'Etat doit "engager d'urgence les moyens humains et financiers nécessaires pour fournir également un hébergement décent, permettre aux migrants d'accéder aux soins les plus basiques, permettre aux enfants d'aller à l'école, aux parents de connaître leurs droits", détaille la présidente, ex-élue socialiste.