L'association Afev à Amiens et à Lille propose aux étudiants des logements à prix modérés. En contrepartie, les jeunes donnent de leur temps pour des actions solidaires. C'est le concept de colocation solidaire développé par un réseau d'associations des Hauts-de-France.
Une chambre à petit prix contre des heures de bénévolat : c'est le principe de la colocation solidaire. Un bon plan proposé à Amiens par l'association Afev. Gwendoline, 18 ans, fait partie des étudiants bénéficiaires : "Je paye un peu moins de 320 euros par mois toutes charges comprises. Le prix est super intéressant. En plus, j'ai la chance d'être dans une résidence neuve. C'est difficile de trouver mieux à Amiens." Dans les Hauts-de-France, selon une étude de LocService.fr, le loyer moyen pour une colocation est de 394 euros.
2 à 5 heures de bénévolat par semaine
En contrepartie, cette étudiante en double licence droit et anglais donne de son temps : entre deux et cinq heures chaque semaine. "Je fais du soutien scolaire à des enfants en foyer. J'ai aussi participé à des collectes de déchets", raconte-t-elle.
Une expérience enrichissante pour elle : "Je suis assez solitaire de nature. Avec le bénévolat, j'ai appris le travail d'équipe, la solidarité. Je ne pensais pas qu'à mon emploi du temps." La jeune femme s'est aussi impliquée personnellement : "Pour le soutien scolaire, j'accompagne des enfants placés. Ce sont des enfants avec des histoires parfois compliquées. Ils se confient à moi. C'est très touchant et gratifiant à la fois."
Un bonus à l'université
Cerise sur le gâteau pour Gwendoline : le bénévolat est valorisé à l'université. "C'est considéré comme une matière à part entière. Si je m'investis, je gagne des points supplémentaires. Le fait que l'université prenne en considération mon engagement, c'est top. On a l'impression qu'on est fier de nous."
Dans les Hauts-de-France, l'association Afev propose des logements à Amiens, Lille et Villeneuve-d'Ascq. En 2020, 11 jeunes se sont engagés en Picardie et une cinquantaine dans le Nord-Pas-de-Calais. Léa, 23 ans, en fait partie : "Le logement est propre et en plus, c'est à cinq minutes à pied de la fac." Cette étudiante en master a, elle aussi, choisi d'aider des enfants de 5 à 8 ans en difficulté : "C'est un suivi personnalisé. Ces enfants sont surprenants. On rit aussi beaucoup avec eux. Et puis pendant le confinement, ils ont été nos seuls contacts." Pour Léa qui se destine à devenir enseignante, cet engagement a été une évidence : "Ça complète ma formation et ça me motive davantage."
Des effectifs en hausse
Pour la rentrée prochaine, les étudiants bénévoles seront encore plus nombreux. "Le recrutement marche hyper bien cet été. Nous allons remplir tous nos logements. Une vingtaine d'étudiants est intéressée", raconte David Delaruelle, coordinateur pour l'association de la fondation étudiante de la ville (AFEV) en Picardie. Dans la métropole lilloise, les effectifs sont déjà bouclés. "On a plus de demandes que de places. On a commencé il y a quatre ans avec dix étudiants. Aujourd'hui, on est 50. Pourquoi pas 200 en 2023 ?", s'enthousiasme Catherine Kev, responsable de l'antenne à Lille. Picards et Nordistes espèrent désormais développer leur activité et acquérir de nouveaux logements dans les différents quartiers des métropoles.