Dans la comédie "Radin !", en salles mercredi, Dany Boon campe un avare. Dans la vie, celui qui est régulièrement pointé du doigt pour ses rémunérations élevées se défend d'être "intéressé par l'argent". "La vraie richesse, c'est de faire rire", répond-il.
Le roi de la comédie française a une actualité chargée : il finit le montage de son cinquième film comme réalisateur, "Raid Dingue", qui sortira en février, s'apprête à revenir sur les planches avec un nouveau one man show à l'occasion de ses 25 ans de scène, et assure dans toute la France la promotion de "Radin !".
L'acteur, humoriste, réalisateur, scénariste et producteur vedette, qui vient de retourner vivre à Los Angeles après avoir habité à Londres, est aussi l'un des producteurs du film "Escobar" de Fernando Leon de Aranoa qui sera tourné "avec Javier Bardem et Penelope Cruz".
Toujours au cinéma, il a dû mettre en stand-by son projet de film hollywoodien avec Fox, "The Ambassadors", pour cause de changements à la tête du studio, explique-t-il. Mais il n'a pas abandonné son idée de faire un nouveau film sur les Ch'tis, "Une Jolie ch'tite famille", sur lequel il travaille depuis 2011. "Je vais le faire, j'espère", glisse le comédien de 50 ans, également vu récemment dans "Lolo" de Julie Delpy et "Ils sont partout" d'Yvan Attal.
Dans "Radin !" de Fred Cavayé - réalisateur connu pour ses thrillers comme "Pour Elle" -, il est François Gautier, un homme qui passe son temps à économiser des bouts de chandelle et organise sa vie de manière à ne jamais dépenser. Mais il est bientôt pris dans une série de situations inextricables quand il tombe amoureux et découvre qu'il a une fille.
Dany Boon incarne avec aisance ce personnage haut en couleur, croqué avec une précision savoureuse dans une première partie du film, avant que l'histoire n'évolue vers la comédie romantique, avec des thèmes plus habituels comme la paternité, l'amour et la famille.
'Jubilatoire'
L'acteur souligne "avoir aimé l'équilibre entre la comédie et l'émotion". "J'ai déjà joué dans des films où le personnage est émouvant, comme +Joyeux Noël+ de Christian Carion. Mais une comédie où le personnage part dans l'émotion aussi fort et aussi loin, jamais", assure Dany Boon."C'est jubilatoire de jouer des défauts au cinéma", explique l'acteur, qui détient avec "Bienvenue chez les Ch'tis" (2008) et ses 20,4 millions de spectateurs le record du nombre d'entrées dans l'Hexagone pour un film français. Le succès de ce film, qui lui aurait rapporté 26 millions d'euros en 2008, aurait même fait de lui "l'acteur le mieux payé de l'histoire du cinéma européen", affirmait début 2009 Le Figaro.
Sacré depuis plusieurs fois acteur français le mieux payé par le classement annuel du Figaro, et réalisateur le mieux rémunéré en 2014 par le palmarès du magazine Ecran Total, Dany Boon a été pointé du doigt lors de la polémique lancée fin 2012 sur les salaires de acteurs. "J'ai gagné beaucoup d'argent avec +Bienvenue chez les Ch'tis+, et puis voilà. Mais ce n'est pas ça qui m'intéresse", rétorque le comédien, qui dit "avoir mis du temps à accepter de gagner de l'argent".
Pour lui, "la vraie richesse, c'est d'avoir fait rire 20 millions de personnes". "Après l'argent, ça va, ça vient", poursuit-il. Ce fils d'un chauffeur routier et d'une femme au foyer, qui se définit lui-même comme "un ancien pauvre", assure pourtant avoir toujours "une petite angoisse"
concernant l'argent. "Je n'ai pas peur de me retrouver là d'où je viens, parce que j'ai vécu longtemps pauvre, donc je sais ce que c'est. Mais c'est plutôt pour mes enfants. Je n'aimerais pas leur imposer ça".