Des dizaines de milliers de manifestants défilaient mercredi dans les rues de Bruxelles contre les mesures d'austérité du gouvernement de droite du Premier ministre Charles Michel, selon la police et les syndicats.
Selon la police, quelque 80.000 personnes manifestaient dans le centre de la capitale européenne, alors que le front commun syndical, organisateur de la marche, annonçait pour sa part le chiffre de 100.000, un des plus importants défilés de ces dernières années en Belgique.
Avec pour mot d'ordre : "Rien que des miettes pour nous", les manifestants brandissaient des drapeaux rouges et des pancartes montrant des assiettes avec des miettes. La première chaîne de télévision belge a fait état d'incidents isolés entre dockers venus de Anvers et forces de l'ordre. Selon un photographe de l'AFP, au moins un policier a été blessé lors d'échauffourées.
Des débrayages avaient également lieu dans plusieurs secteurs, entraînant des perturbations dans les transports en commun, les administrations et l'enseignement, notamment.
Vendredi est prévue une grève nationale dans les chemins de fer.
Deuxième grande manifestation contre l'austérité en un an
Le 6 novembre 2014, une manifestation monstre avait rassemblé plus de 100.000 personnes à Bruxelles contre les mesures d'austérité du nouveau gouvernement de droite, une mobilisation sociale historique en Belgique. Depuis un an, les revendications sont les mêmes et de l'aveu même des syndicats, rien ou presque, n'a pourtant été obtenu. Ainsi, en juillet dernier, a été définitivement approuvé malgré leur mécontentement le relèvement de l'âge de la retraite à 66 ans en 2025 et 67 ans en 2030, contre 65 ans actuellement.Le gouvernement belge avait aussi dévoilé les grandes lignes du "virage fiscal" qu'il entend mettre en oeuvre pour alléger le coût des salaires et renforcer la compétitivité du pays, et décidé de nouvelles économies garantissant selon lui le retour à l'équilibre des finances publiques en 2018.
Parmi les mesures fortement impopulaires : un retour à 21% du taux de la TVA sur l'électricité (abaissée à 6% en 2013), ou encore une augmentation des taxes sur le gazole, le tabac, l'alcool et les boissons gazeuses, qui devraient rapporter 700 millions d'euros en 2016.