L'Espagne a été en 2017/18 la première destination des étudiants français dans le cadre du programme Erasmus+, devant le Royaume-Uni, qui stagne, selon les chiffres annuels publiés ce jeudi par l'agence française de ce programme lancé il y a plus de 30 ans.
Le Brexit ? "C'est un sujet qui nous occupe depuis le début et on a travaillé pour que les établissements diversifient leurs propositions aux étudiants et se tournent vers d'autres destinations, comme l'Europe du Nord ou l'Europe de l'Est", a déclaré Laure Coudret-Laut, directrice d'Erasmus+ France, lors d'une conférence de presse. "C'est quelque chose qui commence à se dessiner".
Actuellement, cinq pays hors Union européenne (Islande, Serbie, Turquie, Liechtenstein, Macédoine) participent pleinement au programme Erasmus, mais on ignore quel sera le sort du Royaume Uni, après un éventuel Brexit.
Sur l'année universitaire 2017/18, 8 021 étudiants français se sont rendus au Royaume Uni dans le cadre d'Erasmus, une petite hausse de 3,3% par rapport à l'année précédente. Leur nombre avait même reculé en 2016/17 par rapport à 2015/16.
Incertitudes
Le Brexit a été voté par referendum en juin 2016 mais les candidatures Erasmus pour l'année universitaire 2016/17 avaient été déposées avant juin 2016. Pour l'année universitaire 2017/18, l'approche de la date d'une sortie de la Grande-Bretagne de l'UE pourrait avoir poussé les jeunes Français à profiter du programme "tant qu'il est encore temps", souligne-t-on.
L'Espagne de son côté a accueilli 8 298 étudiants français en 2017/18, en hausse de 6,3%. Parmi les cinq premières destinations Erasmus des jeunes Français, les hausses enregistrées en 2017/18 sont de 3,3% pour l'Allemagne (à 4 956 étudiants), 15% pour l'Italie (3 192), 23% pour la Belgique (2 586) et 4,5% pour l'Irlande (2 566).
Les programmes Erasmus sont votés tous les sept ans par l'Europe. Le budget d'Erasmus+ France de 2014 à 2020 est de 1,2 milliard d'euros. En 2018, 85 400 "mobilités" ont été financées par l'agence française, dont 47 000 étudiants et 18 500 lycéens professionnels, stagiaires ou jeunes en alternance, ainsi que 6 400 enseignants et formateurs.