Depuis jeudi, les responsables du camp de la Linière, à Grande-Synthe (Nord), distribuent des bracelets aux migrants pour en contrôler l'accès et empêcher que des personnes, parties de Calais, ne s'y installent durablement.
L'Afeji, l'association en charge du camp de la Linière à Grande-Synthe, a procédé jeudi à la distribution de bracelets tous identiques : ils devront désormais impérativement être présentés à l'entrée du camp. Les réactions chez les migrants qui y vivent sont contrastées. "N'importe qui pouvait entrer ici, mais plus maintenant si vous n'avez pas ce truc-là, et c'est mieux pour tout le monde", estime l'un d'entre eux. "Ils nous ont juste dit que c'était pour contrôler, mais nous on a peur qu'un jour ils viennent pour démanteler ce lieu et qu'ils nous envoient dans un autre camp", craint un autre.
Reportage de Marie-Noëlle Grimaldi et Frédérik Giltay
Le démantèlement de la "Jungle" de Calais a eu un impact à Grande-Synthe. En un mois, le camp est passé de 750 personnes à plus de 1050 selon la préfecture. Le contrôle des bracelets doit permettre de juguler les arrivées. "Aujourd'hui plus personne n'est accueilli", indique Eric Etienne, le sous-préfet de Dunkerque. "La volonté de l'Etat c'est d'accompagner les personnes vers les Centres d'Accueil et d'Orientation pour les mettre à l'abri, notamment en veille de période hivernale, où la solution d'un camp n'est pas pérenne, même si celui de Grande-Synthe est bien organisé".
Une petite quinzaine d'abris ont d'ailleurs été démontés depuis la mi-octobre. Une situation qui pose problème à certaines associations. Ce vendredi, 26 personnes devraient partir en centre d'accueil mais l'Etat ne prévoit pour l'instant aucune opération massive de mise à l'abri.