Dans les Hauts-de-France, les femmes gagnent toujours 25% de moins que les hommes

L'Insee a publié ses dernières données sur les inégalités entre les hommes et les femmes, et les chiffres sont loin d'être réjouissants. Dans la région comme dans le reste de la France, les femmes sont moins bien loties que les hommes, notamment en termes d'emploi et de revenus. 

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Le chemin est encore long. D'après les derniers chiffres communiqués par l'Insee, le revenu salarial annuel net moyen des femmes est de 17 580 euros, contre 23 400 euros pour les hommes. Soit un écart de 24,9%. C'est encore plus que dans le reste de la France, où l'écart est de 24%. 

Et ce n'est pas tout : en ce qui concerne l'emploi, les femmes sont perdantes à tous les niveaux. Bien qu'elles soient largement plus diplômées que les hommes (36,7% des femmes des Hauts-de-France entre 25 et 54 ans sont titulaires d'un diplôme du supérieur, contre 30,7% des hommes), elles sont plus touchées par le chômage. Et lorsqu'elles occupent un emploi, elles ont près de 5 fois plus de chances d'avoir un temps partiel. Sans compter que les femmes ne représentent que 17,4%  des cadres dirigeants dans les entreprises (c'est beaucoup moins que la moyenne nationale). 

Solidarité féminine

Pas de quoi étonner Audrey Condallier, co-présidente de l'association Les Bavardes à Amiens. "Il faut agir sur l'inégalité salariale, et l'inégalité numéraire, mais il faut surtout régler le problème du traitement. Même s'il y a 50% de femmes dans une entreprise, ça n'empêche pas les comportements sexistes.", explique la militante. "La question du lissage des salaires est fondamentale, mais il faut aussi apprendre à se positionner dans l'espace de travail, à répondre à un collègue, à réagir quand un collègue masculin s'approprie ce qu'on vient de dire."

C'est l'un des thèmes sur lequel travail le collectif, en essayant d'instaurer "un esprit de sororité". Elles mettent au centre de la lutte la question de la solidarité entre femmes : "On nous a appris à nous comparer, nous critiquer, nous juger, mais pas à nous soutnir, à nous encourager et à nous rassurer. C'est structurel.", précise-t-elle. Elle donne des exemples concrets pour agir au quotidien : ne pas rabaisser sa collègue, lui redonner la parole si quelqu'un lui a coupé. 

Se réapproprier l'espace public...

Mais les inégalités ne se limitent pas à l'espace professionnel. "On travaille à ouvrir l'espace public aux femmes. On se fait régulièrement embêtées, agressées, sifflées. À Saint-Leu par exemple, c'est un concentré de harcèlement, que ce soit dans les bars ou à la sortie.", déplore Audrey Gondallier. "On a cartographié les lieux sûrs pour les femmes, et l'objectif est de continuer à en identifier.

Ces questions de harcèlement commencent d'ailleurs très tôt dans la vie d'une femme. Lors des interventions dans les classes de lycée, les militantes du collectif le remarquent. "On a fait le test dans 4 classes de seconde. Toutes les filles ont levé la main quand on leur a demandé si elles avaient déjà été suivies, et elles n'ont que 15 ans. Elles se rendent déjà compte qu'elles sont des proies, dans la rue, dans le bus, dans le train." Elles notent tout de même que les adolescentes se sont appropriées un vocabulaire qui permet de dénoncer les comportements sexistes. "Elles ne parlent pas de " mecs lourds", mais bien de " harceleurs", c'est important qu'elles aient des mots et qu'elles soient lucides sur le sujet.

... mais aussi l'intimité 

Les nouvelles technologies semblent également avoir amplifié le phénomène. "Ces jeunes filles ont toutes déjà reçu des photos de pénis ou des vidéos pornographiques non-sollicitées sur Snapchat. Évidemment, quand on demande aux garçons s'ils reçoivent des photos de vulves, personne ne lève la main."

Outre l'espace public, l'espace intime est donc lui aussi le terrain d'inégalités. "On le voit bien avec l'enquête menée sur le consentement par le collectif Nous toutes", rappelle Audrey. D'après cette enquête publiée il y a quelques jours, neuf femmes sur dix déclarent avoir déjà subi des pressions de leur partenaire pour avoir un rapport sexuel. 

Enfin, le cercle familial est lui aussi sujet aux inégalités : le chiffre le plus frappant est celui des familles monoparentales. Dans les Hauts-de-France, 13,6% des femmes de 15 à 54 ans sont à la tête d'une famille monoparentale. Contre seulement 2,7% des hommes. 

Finalement, le seul terrain sur lequel les femmes semblent avoir l'avantage est celui de l'espérance de vie : dans la région, elles vivent en moyenne 5 ans de plus que les hommes. 
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